Ça fait un moment que la nouvelle mouture de Hellblazer a commencé, sous la direction de Simon Spurrier, et il était grand temps d'en parler. Avec Aaron Campbell et Jordie Bellaire, le scénariste livre un numéro de John Constantine: Hellblazer éblouissant.
Tout commence quand John se ballade dans un marché londonien et s'arrête devant un étal à poissons, où la lotte de mer est particulièrement chère. Si les dialogues sont réussis, c'est la narration des récitatifs qui l'emporte. On ne sait pas qui parle, mais l'histoire est racontée en parallèle de l'action, et permet d'avoir un deuxième point de vue sur l'histoire.
L'histoire, donc, c'est un pêcheur qui galère un peu, à cause des quotas décidés par le gouvernement anglais, qui privilégie les pêcheurs français (ou autres européens) aux anglais. Il fait une drôle de rencontre une nuit, une homme étrange lui fournissant un coquillage bien particulier : celui-ci permet d'invoquer une sirène, qui tombera ensuite amoureux de lui. Avec son aide, sa pêche sera meilleure, mais il en voudra toujours plus ...
Clairement, le numéro est réussi. Simon Spurrier raconte tranquillement son histoire, laisse quelques indices ça et là, jusqu'à dévoiler une dernière planche à couper le souffle. Il réussit à mêler beaucoup de styles, même si l'horreur reste maître ici. Il noie la linéarité de son histoire en enchaînant les passages dans le passé et ceux avec John dans le présent, sans que cela ne nuise à la compréhension ou la lecture, bien au contraire.
Graphiquement, c'est somptueux. Aaron Campbell a tellement de flèches à son arc ; dans l'horreur, il est maître, mais il arrive à retranscrire les autres ambiances avec autant de réussite. Et si ce numéro est abouti, c'est aussi grâce à Jordie Bellaire. On ne présente plus la coloriste star, mais on peut encore être subjugué par son talent et son choix de couleurs. Rien n'est fait au hasard sur ce numéro, où l'ambiance donnée par la colorisation est déterminante. Certaines cases sont incroyables.