La commode aux tiroirs de couleurs, Olivia Ruiz, J-C Lattès, 2020
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre lorsque j’ai commencer ce roman. Le résumé m’a plu, une histoire de familles, de secrets, de transmission. Cela sonnait bien, ça m’a donné envie, alors je me suis lacée. Sans regrets. Aucun, au contraire. Ce livre est un COUP DE CŒUR pour moi !Ce roman m’a transporté du début à la fin, je l’ai lu en même pas une journée tant il m’a conquise. Que ce soit le style, l’intrigue ou même les personnages, tout m’a paru savoureux à souhait et m’a tenu en haleine jusqu’au dénouement.
Je connaissais Olivia Ruiz comme chanteuse, je lui découvre là un talent inouï pour la narration. A travers dix tiroirs d’une commode à secrets, elle réussit à transmettre toute une histoire de famille, de femmes fortes et touchantes, d’exil, d’amour et de souvenirs.
Cette commode qui renferme une histoire en contient en réalité tellement plus, tellement de choses à se dire, à transmettre, pour composer le destin d’une famille d’immigrées espagnoles. Le thème de la transmission est courant dans la littérature, mais il reste passionnant et ici, il a des allures de soleil andalou, de révolte, mais aussi de tendresse, de recherche de soi et d’amour.
L’exil est une thématique très présente : exode de son pays, de sa famille, pour se protéger, se retrouver. Entre deux cultures, Rita a du mal à savoir qui elle est vraiment, après avoir fui l’Espagne pour survivre à la guerre, elle fuira sa famille pour découvrir l’amour et sa propre personne. La question du déracinement culturel, la difficulté de se retrouver ni dans sa culture d’origine ni dans celle d’adoption est retranscrite d’une manière profonde et intimiste à la fois : on comprend et ressent pleinement les doutes et les interrogations de l’héroïne ainsi que son désir violent de s’arracher à cette dualité.
Le style est fluide, entrainant, joyeux et émouvant à la fois, drôle parfois, poignant souvent. La poésie s’immisce dans les phrases, j’y ai trouvé des très belles citations qui m’ont touché au cœur (particulièrement celle où elle parle de donner la vie !). Le texte, émaillé de petites phrases espagnoles donner un ton exotique, d’ailleurs enivrant qui donne envie de passer de l’autre coté de la frontière. La dernière partie est d’une sensibilité infinie, elle m’a fait venir les larmes et le rire en même temps.
L’histoire quant à elle, charme à tous les coups. On ne peut que s’attendrir devant les évènements qui traverse la vie de l’héroïne, des plus beaux au plus sombres, on rit avec elle, on pleure, on danse, on ressent sa rage et son amour. Rita est pétillante, vibrante, assurément vivante ! Les autres protagonistes aussi ont leur attrait, même André, qui pourtant est celui qui m’a le moins plu.
Je recommande chaudement ce roman court et prenant qui se lit d’une traite et laisse une très bonne impression.
BRAVO !
Résumé editeur :
» Enfin, après tant d’années de patience domptée, j’allais savoir pourquoi elle s’emballait tant pour cacher le secret que renfermaient ces neufs tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire. » A la mort de sa grand-mère chérie, une jeune femme reçoit en héritage une intrigante commode, objet de tous les fantasmes de ses petits-enfants. Le temps d’une nuit, la narratrice va ouvrir ces neuf tiroirs de couleur, et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant ces nombreux secrets qui ont scellé le destin de plusieurs générations de femmes, entre France et Espagne. »
L’autrice :
éèéOlivia Ruiz, de son vrai nom Olivia Blanc, est une chanteuse et une actrice. Elle est la fille du musicien-chanteur Didier Blanc, qui a notamment collaboré avec l’orchestre de René Coll. Elle choisit son nom de scène, Ruiz, en hommage à sa grand-mère maternelle, dont c’est le nom de jeune fille.Elle étudie les arts du spectacle à la fac de Montpellier, puis s’oriente vers un BTS en communication. C’est dès l’âge de 15 ans qu’elle s’investit dans la musique, elle enchaîne des cours de théâtre et de danse et forme avec ses amis le groupe rock Five. Ensemble, ils assurent des premières parties et gagnent des tremplins, en reprenant des chansons des Cranberries ou de Lenny Kravitz. En 2001, elle participe à la première Star Academy, où elle parviendra en demi-finale. Elle sort un premier album ,J’aime pas l’amour et est nommée aux Victoires de la musique 2005 dans la catégorie Révélation scène. Elle reçoit un disque de diamant (un million de ventes) pour son second album, elle reçoit également une Victoire de la musique en 2007 en tant qu’Artiste féminine et Spectacle de l’année. Elle est particulièrement connu pour sa chanson « La femme chocolat ».Elle publie son premier roman « La commode aux tiroirs de couleurs » en 2020.