En ce 14 juin 1940, Charles de Gaulle, 49 ans, entre dans Bordeaux parmi la foule des réfugiés, méditant amèrement sur son sort et celui de son pays. Simple général » de brigade » et » à titre temporaire « , que peut faire ce vaillant soldat maintenant que le drapeau allemand flotte sur Paris et que le gouvernement est à deux doigts de demander l’armistice ? Ce matin il a voulu démissionner de son poste de sous-secrétaire d’état…
Quatre jours plus tard, après deux allers-retours entre Bordeaux et Londres, c’est un tout autre homme qui prononce le fameux » appel » à la résistance des Français. Que s’est-il donc passé lors de ces » jours d’avant » ?
Je remercie la maison d’édition Michel Lafon pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio.
D’aussi loin que je me souvienne, la seconde guerre mondiale est une période qui m’a toujours passionnée. Je suis toujours très curieuse d’en apprendre davantage sur ces années historiques, m’éloignant petit à petit du programme que l’on a tous plus ou moins suivi dans le cadre de notre scolarité pour enrichir ma culture générale.
De Gaulle est un personnage que l’on connaît tous, mais, à vrai dire, pour ma part, je le connaissais sans le connaître. J’avais évidemment connaissance de son rôle en temps que figure de la résistance, à l’instar de Jean Moulin (que l’on rencontre d’ailleurs au fil du récit), puis en tant que Président de la République, mais qu’en est-il de l’homme, du militaire qu’il était avant ce fameux appel du 18 juin ? C’était pour moi un mystère, un pan de son histoire qui m’était totalement inconnu, ce pourquoi j’ai absolument voulu lire ce livre qui narre une partie à mon sens méconnue de l’ascension de Charles de Gaulle au pouvoir, à savoir les quelques jours qui ont précédé cet appel à la résistance qui a sans aucun doute changé le cours de l’Histoire.
Ce livre écrit par le reporter Bertil Scali sous forme de roman retrace le parcours de De Gaulle, lorsqu’il arrive à Bordeaux comme simple général, fraîchement nommé sous-secrétaire d’Etat, alors que la France est en exode, que le peuple se déplace pour échapper à l’invasion allemande qui semble irrattrapable et qui n’est plus qu’une question de jours, voire d’heures. Alors qu’il a essuyé un certain nombre d’échecs durant sa carrière militaire, c’est avec un peu d’aigreur que l’homme accuse le coup, tout en se questionnant sur l’avenir de la France et du gouvernement tenu à bout de bras par Paul Reynaud.
Alors qu’il traverse la ville et son célèbre pont, symbole de la puissance Napoléonienne, il pense à l’empereur en se demandant à son tour ce qu’il pourrait faire pour sauver la France de ce qui semble une catastrophe inévitable.
Malgré un récit romancé, ce livre nous apprend beaucoup de choses sur qui était Charles de Gaulle avant l’appel, et comment les choses l’ont menées à le prononcer depuis Londres après avoir rallié Churchill à ses côtés. Conçu comme un journal de bord, la narration retranscrit parfaitement l’ambiance qui a pu être celle de ces quelques jours où tout a basculé, où certains hommes ont décidé que demander l’armistice n’était pas la solution pour combattre le régime hitlérien.
Dès les premières pages, j’ai été happée. Il y a pourtant beaucoup d’informations, beaucoup de noms de personnalités qui nous rappellent les cours d’histoire du collège avec plus ou moins de précision. Pour alimenter son récit, Bertil Scali a fait un véritable travail d’investigation qui se ressent, avec une collecte d’informations grâce à de nombreux témoignages de personnes qui ont eu l’occasion de croiser la route du général, et qui ont donc contribué à faire naître ce portrait assez loin de ce que j’imaginais de l’homme célèbre.
Grâce à ce récit, on suit le parcours de De Gaulle entre la France et Londres qu’il rejoindra à plusieurs reprises en seulement 4 jours, pour organiser l’après, le futur. On se rend compte que ce parcours a été fait de rencontres, de bonnes rencontres avec des personnalités qui ont été déterminantes dans la décision du général qui aspirait, à l’image de Napoléon, à faire de grandes choses, du moins ces choses qui marqueraient l’Histoire, lui qui n’était pourtant qu’un inconnu ou presque en entrant en territoire bordelais.
Entre la fiction et la biographie, difficile parfois de faire la différence et d’imaginer qu’il ait pu en être autrement que ce qui nous est narré. Néanmoins, la réalité revient au grand galop quasiment à chaque chapitre, lorsqu’à travers l’histoire de l’homme, Bertil Scali nous rappelle l’Histoire, avec son lot d’atrocités : l’invasion allemande, l’antisémitisme, les attaques, les morts, les camps. Fiction et réalité se mêlent parfaitement dans ce livre qui est justement dosé : il y en a assez pour nous apprendre réellement des choses sur ces personnes qui ont gravité autour de De Gaulle à cette période, sur la personnalité qu’il était avant d’être propulsé au devant de la scène, mais aussi assez pour faire voyager le lecteur en plein coeur de la France de cette époque, si tant est que le voyage puisse être agréable, au moins semble-t-il réaliste, et en tout cas, impossible à quitter avant d’en avoir terminé avec le roman.
En somme, j’ai beaucoup apprécié ma lecture qui a satisfait ma curiosité et mon envie d’enrichir mes connaissances. C’est un livre court mais très prenant, à lire pour ma part en n’ayant pas peur de s’arrêter pour faire des recherches concomitantes et s’imprégner encore davantage de cette histoire qui nous est propre. Si vous avez envie d’en savoir plus sur Charles de Gaulle et si la seconde guerre mondiale est une période qui vous intéresse, n’hésitez plus !
Achetez ce livre :
Connaissez-vous ce livre ? Avez-vous envie de le lire ?
Portez-vous un intérêt particulier à cette période ?