La prisonnière du temps • Kate Morton

prisonnière temps Kate Morton La prisonnière du temps • Kate Morton

Éditions Presses de la Cité, 2019 (616 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture ...

À l'été 1862, un groupe de jeunes peintres proches des préraphaélites, menés par le talentueux Edward Radcliffe, s'installe à Birchwood Manor, sur les rives de la Tamise. Là, inspiré par sa muse, la sulfureuse Lily, Edward peint des toiles qui marqueront l'histoire de l'art. Mais, à la fin de son séjour, une femme a été tuée, une autre a disparu, un inestimable diamant a été dérobé, et la vie d'Edward Radcliffe est en miettes.
2017. Elodie Winslow, jeune archiviste londonienne fiancée à un golden-boy ennuyeux, découvre dans une vieille sacoche deux objets sans lien apparent : le portrait sépia d'une femme à la beauté saisissante, en tenue victorienne, et un cahier de croquis contenant le dessin d'une demeure au bord de l'eau. Pourquoi cet endroit lui semble-t-il si familier ? Et si l'enquête d'Elodie l'aidait à percer le mystère de ses origines ?

La première phrase

" Si nous nous sommes retrouvés à Birchwood Manor, c'est que les lieux, disait Edward, étaient hantés. "

Mon avis ...

Kate Morton est une romancière australienne que j'affectionne beaucoup, principalement pour la dimension historique de ses intrigues ainsi que pour ses talents de conteuse. Je la retrouve ici pour la troisième fois déjà, avec son dernier roman en date : La prisonnière du temps. J'ai à nouveau été transportée ! Du Londres de Dickens à nos jours, en passant par les années 40, l'auteure nous livre à nouveau une histoire complexe. Différents portraits s'enchaînent au travers de plusieurs époques, avant que les pièces du puzzle s'assemblent enfin. Je pense avoir autant apprécié ce roman que Les brumes de Riverton, même si ma préférence va pour le moment à L'enfant du lac (j'avais eu un gros coup de cœur à sa lecture).

Londres, 2017. Alors qu'Elodie Winslow, une jeune archiviste, se lance dans les préparatifs de son mariage imminent, la découverte d'une sacoche en cuir (appartenant à une époque révolue) la ramène à sa propre enfance et à moults souvenirs. La photographie d'une jeune femme en longue robe blanche, de l'époque victorienne, l'intrigue au plus point. Mais il y a surtout ce croquis d'une ancienne demeure, qui correspond en tout point à une histoire, que sa mère, une célèbre violoniste aujourd'hui disparue, lui racontait lorsqu'elle était enfant. Et si retrouver la trace de cette maison était la clef pour enfin avancer dans sa vie ?

1862. Edward Radcliffe, étoile montante dans le monde de la peinture, s'offre une parenthèse enchantée en conviant ses amis artistes à passer l'été à Birchwood House. L'occasion est trop belle d'officialiser son idylle avec Lily Millington, sa muse dont il est éperdument amoureux. Un diamant dérobé, un meurtre et une disparition plus tard, tous ses rêves semblent pourtant avoir volé en éclats.

Comme à son habitude, Kate Morton nous prend par la main pour nous mener vers une intrigue riche et complexe, truffée de secrets de famille. Peu à peu, passé et présent se rejoignent, pour nous aider à comprendre les évènements de cet été 1862. J'ai adoré rencontrer les personnages de ce roman (je pense à la petite Ada à l'époque où Birchwood House était un pensionnat, ou encore à l'attachante Lucy Radcliffe). De nombreuses thématiques sont abordées : les relations intrafamiliales, la magie de l'enfance, le pouvoir d'un lieu ou encore le poids du passé. Ces ingrédients font maintenant partie du "cocktail Kate Morton", mais je dois dire que l'auteure fait mouche à chaque fois. Seul bémol : sur les six cents pages du roman, j'y ai trouvé quelques longueurs (notamment les passages qui explorent le personnage de Juliet, que j'ai trouvé moins intéressant).

Reste que le personnage principal de ce récit n'est autre qu'une ancienne demeure : Birchwood House. Avec ses couloirs, sa fenêtre du haut qui s'illumine mystérieusement, sa chambre violette ou encore ses trappes secrètes, je l'ai moi aussi trouvée captivante. L'atmosphère gothique est bien présente dans ce roman. J'ai également adoré faire des sauts de puce dans le passé (1862, 1898, 1928, les années 1940). Malgré quelques longueurs qui font que je n'ai pas rencontré le coup de cœur tant espéré, La prisonnière du temps reste un bon roman que je ne peux que vous recommander.

Extraits ...

" Le temps ne connaît qu'une direction. Le temps ne s'arrête jamais. Il coule, fleuve inlassable, et ne laisse à personne le temps de réfléchir. La seule manière de le remonter est de se souvenir. "