Le mois dernier, j’ai eu envie de me replonger dans la mini-série De grandes espérances, adaptée par la BBC en 2011 (et diffusée pour la première fois en France en 2014). Vous connaissez maintenant mon engouement pour le genre period drama, et plus particulièrement pour les adaptations de grands classiques de la littérature.Je suis rarement déçue par le travail de la BBC, alors je ne souhaite qu’une chose : qu’on nous propose encore et encore moult films et séries reprenant des grands romans.
J’ai lu De grandes espérances, de Charles Dickens, courant 2015. Aussi, le synopsis ne m’était pas inconnu, d’autant plus que j’avais déjà eu l’occasion de visionner cette adaptation BBC. Nous suivons le quotidien de Philip Pirrip (dit Pip), un petit garçon orphelin élevé par sa sœur et son beau-frère, forgeron. Les années filent, et Pip (Douglas Booth) est promu à un brillant avenir et à la possibilité de s’élever dans la société grâce à la donation d’un bienfaiteur anonyme. Pip s’installe alors à Londres, et espère bien impressionner la fière Estella, fille adoptive de Miss Havisham (une femme mystérieuse au charme évanescent).
Le point fort de cette adaptation se situe pour moi au niveau des décors, des costumes et de l’interprétation. J’ai adoré retrouver les personnages emblématiques du roman d’origine : je pense évidemment à Miss Havisham (Gillian Anderson est ici magistrale) et Magwitch, un forçat qui cache une histoire sombre. J’ai aimé me balader dans le Londres de cette fin du XIXe siècle, arpenter les couloirs délabrés de Satis House, ou encore me plonger dans le quotidien ouvrier de l’époque (Pip est au départ destiné à reprendre la forge familiale). La relation entre Pip et son beau-frère, Joe Gargery, est plutôt touchante, alors même qu’en grandissant le petit garçon commet de nombreuses erreurs : oublier d’où il vient, pour se focaliser sur cette période des “grandes espérances”. Côté casting, j’ai eu la surprise de retrouver David Suchet (inoubliable interprète d’Hercule Poirot) en avocat implacable. Un casting trois étoiles donc.
Là où le bât blesse, c’est au niveau du rythme. Le roman de Dickens (qui fait tout de même environ six cents pages) aurait à mes yeux mérité plus que trois épisodes de cinquante minutes. Les séquences sont ainsi plutôt inégales, avec des moments où l’intrigue file à toute vitesse et d’autres où l’on tourne un peu en rond. J’ai également été un brin déçue de la relation entre Estella et Pip. Il se dégage une certaine froideur des personnages, qui si elle nous semble curieuse et mystérieuse de prime abord (on a très envie d’en savoir plus), mériterait de laisser passer plus d’émotions lors des dernières séquences de la série.
Cette adaptation reste donc intéressante, même si elle ne fera pas partie de mes préférées de la BBC. Je retiendrai l’atmosphère pesante et l’environnement visuel plutôt sombre de cette mini-série, ainsi que le personnage glaçant de Miss Havisham. Il me manque seulement un peu plus de chaleur, d’émotion, pour en faire un coup de cœur. Lors de mon premier visionnage, j’avais été complètement emballée. Je le suis un peu moins maintenant, même si j’ai à nouveau passé un bon moment. Reste que De grandes espérances est un classique que je ne peux que vous encourager à découvrir.