Les yeux jaunes des crocodiles
Katherine PANCOL
Le Livre de Poche, mars 2009
672 pages
Thèmes : Famille, Amours, écriture, Confiance en soi
Joséphine Cortès est maman de deux filles, Hortense et Zoé, chercheuse au CNRS et spécialiste du XIIe siècle.
Elle est quittée par Antoine qui la trompait avec Mylène avec qui il part en Afrique, dans un élevage de crocodiles.
Discrète et gauche, elle est éternellement la ratée et la dernière roue du carrosse aux yeux de sa mère si rigide, et de sa sœur, Iris, mariée à un riche avocat.
Nous faisons sa connaissance, alors qu'elle se retrouve seule à devoir tout assumer et assurer (notamment le manque cruel d'argent), avec la peur au ventre qui la caractérise et la réduit aux yeux de tous, mais sans jamais se plaindre ou quémander.
Pourtant, cette situation va la libérer et la révéler, tant à elle-même qu'aux autres et faire tomber bien des masques.
Henriette Grobz était comme beaucoup de gens : détestable avec ses proches, aimable avec le premier venu.
Suite à la fanfaronnade de sa sœur à un dîner mondain, la voilà à écrire, dans le plus grand des secrets, un roman historique, tout en travaillant à des traductions pour son beau-frère (ce que sa sœur ignore), à essayer de satisfaire les désirs et caprices de son aînée et le besoin d'être rassurée de sa cadette, à affronter les reproches et brimades de sa mère et à faire une rencontre très singulière...
Dans le même temps, nous découvrons les vies et petits secrets de chacun, entre amours, tromperies, jugements, ambitions, espoirs, regrets et apparences. Les personnages secondaires sont très bien campés. Ils nous régalent ou nous agacent, nous font rire, penser ou soupirer.
-Tu vois, je crois que... cette lutte de tous les jours, elle repose sur l'amour. Pas sur l'ambition, le besoin d'avoir, de posséder, mais sur l'amour... Pas l'amour de soi, non plus. Ça, c'est le malheur, c'est ce qui nous fait tourner en rond. Non ! Sur l'amour des autres, l'amour de la vie. Quand tu aimes, tu es sauvée. Voilà, en résumé, ce qui s'est passé ces derniers temps dans ma vie.
-Pour bien vivre, il faut se lancer dans la vie, se perdre et se retrouver et se perdre encore, abandonner et recommencer mais ne jamais, jamais penser qu'un jour on pourra se reposer parce que ça ne s'arrête jamais... La tranquillité, c'est plus tard que nous l'aurons.
Les yeux jaunes des crocodiles, c'est une histoire de femmes, de famille, de secrets, de réussites, d'atouts, de déterminisme, de peurs et d'AmourS.
C'est une histoire drôle, un peu/beaucoup rocambolesque (liens de Shirley avec l'Angleterre pour ne pas trop en dire) humaine, belle, et qui, surtout, fait du bien!
J'ai lu ce roman il y a dix ans, puis vu l'adaptation TV que j'avais beaucoup aimée.
Je suis contente d'avoir relu ce roman qui m'a à nouveau transportée. Si je me souvenais de la plupart des éléments, il y en a certains que j'avais totalement occultés (et ce ne sont pourtant pas les plus secondaires).
La suite avec La valse lente des tortues ne m'avait, au contraire, pas convaincue, mais j'aimerais la relire. Peut-être changerai-je d'avis !
Ce roman participe au " Petit Bac 2020 " d'Enna, pour ma 8e ligne, catégorie Couleur; ainsi qu'à l' Objectif PAL d'Antigone.
Belles lectures et découvertes,
Blandine