Tolstoï, un conte de fées. Hanno – 2008 (Dès 9 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Dans sa rue, depuis peu, elle voit un homme mendier.

Elle ne comprend pas cet état de fait, cette inégalité entre les gens, entre ceux qui ont et n'utilisent pas, et ceux qui n'ont pas, à peine de quoi manger ou se protéger du froid.

Et ses questions ont le don d'agacer son père.

Petit à petit, puis avec l'aide de sa sœur, elle lui apporte un caban, une couverture, a mauvaise conscience quand elle n'a rien à donner, alors elle fait un détour.

Lui parle une langue du fond de la gorge qu'elles ne comprennent pas. Elles l'ont baptisé Tolstoï du nom qui se trouve sur la couverture de son livre et qu'il semble garder comme un trésor.

Les vacances arrivent, elles ont réussi à persuader leur père d'emmener Tolstoï à la Tuilerie, leur maison de vacances, fermée la plupart du temps, forcément.

Il y restera d'ailleurs, dans le cabanon attenant à la maison. Pour leur père, d'accord pour partager, mais il y a des limites tout de même.

Ainsi s'organise la vie, entre les vacances et les périodes loin de Tolstoï qui est aidé par le voisin Marcel. Peu à peu, Tolstoï a aménagé son espace, a reconstruit le four à bois et y cuit des pains qu'il vend, avec un succès grandissant.

Une histoire de vies qui se construisent et se reconstruisent.

Une histoire de partage et de nouveaux départs.

Une histoire entre les mots d'enfance et la réalité des adultes, faite d'autant de beautés, de générosités, que d'inégalités et d'injustices.

Cette histoire prend au cœur.

Son écriture est belle, fait des jeux de mots, image des expressions ou les prend au pied de la lettre.

Elle nous transporte comme les contes savent le faire...

Et nous leurre aussi car la chute en est d'autant plus amère.

Nous ne sommes plus dans un conte, mais dans la vraie vie.