Rackette-moi si tu peux. Sophie ADRIANSEN et Clerpée – 2018 (BD) (Dès 8 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Enzo et sa famille viennent de déménager, c'est pourquoi il se retrouve sans amis ni connaissances dans sa nouvelle école.

Timide, il passe ses récréations seul à observer les autres et n'ose pas répondre en classe, alors qu'il connaît la réponse.

Aussi, lorsque Florie, flanquée de ses deux copines, lui adresse la parole, est-il tout heureux.

Même si c'est pour lui demander de l'argent.

Deux euros pour qu'ils partagent des bonbons le lendemain et ainsi se faire des amies, cela lui semble bien.

Même s'il économise pour pouvoir s'acheter la maquette du Flamboyant, le plus beau des bateaux.

Il apporte les sous, mais sans pouvoir goûter aux bonbons.

Doucereuses ou menaçantes, chaque jour, elles réclament les pièces.

Mais un matin, il n'y en a plus

A ta place j'obéirais...
... Sauf si tu veux qu'il t'arrive la même chose qu'à Germain, bien sûr.
Toi non plus tu n'as pas de copain pour te défendre.
T'es TOUT SEUL !

Après leurs excellentes séries consacrées au collège (4 titres : Rouge Tagada - Invisible - Mots rumeurs, mots cutter - Bulles & Blues) et au lycée (2 titres : Barricades - Secret pour secret), les éditions Gulf Stream abordent le primaire avec cet album (tout seul pour le moment) qui traite du racket et du harcèlement.

Découpé en trois parties, dont les noms rappellent la bataille navale, il commence par une vue d'ensemble avec cette boulangerie qui jouxte une école d'où les élèves sortent, accompagnés ou non. Une vue à la fois banale et pleine de candeur pour nous présenter la situation et les personnages, tour à tour.

Le dessin, plein de rondeur et de couleurs, à l'image de la jolie couverture pimpante, prend ensuite des teintes de plus en plus sombres et appuyées, le rouge de la peur et de la honte envahit les cases. Enzo se referme sur lui tandis que les filles se régalent.

J'aime que les deux points de vue, harcelé/harceleuses (et oui, cela peut aussi être dans ce sens !) nous soient restitués.

Je ne veux pas les inquiéter.

La dernière partie voit Enzo se sortir de cette situation extrêmement difficile, grâce à la parole.

Enzo se confie et s'oppose enfin, il se sait soutenu et même aidé, et cela le libère.

Dialoguer, communiquer, avoir confiance (dans les adultes) sont primordiaux.

Cet album est la première collaboration des deux autrices qui espèrent offrir des réponses et donner du réconfort à leurs petits lecteurs, et moi j'espère, que d'autres suivront !

Il participe au RDV " BD de la semaine " aujourd'hui chez Moka (CLIC), au " Petit Bac 2020 " d'Enna pour ma 8e ligne, catégorie Crime ; ainsi qu'à l'Objectif PAL d'Antigone.

Retrouvez l'avis de Stephie (grâce à qui j'ai découvert cet album) et de Bouma.

De Sophie Adriansen, retrouvez sur le blog :

Belles lectures et découvertes !

Blandine.