Tout allait bien au départ dans ce polar énigmatique à souhait : une narration nerveuse, une intrigue prenante, des ellipses maîtrisées, un dessin collant parfaitement à l’ambiance, des dialogues aux petits oignons. Et puis boum patatras, le château de cartes si savamment monté s’est écroulé. Je veux bien qu’on laisse à l’imaginaire du lecteur le soin de se mettre en branle, qu’on le laisse interpreter à sa guise des pans entiers de l’histoire, voire qu’on lui demande de phosphorer pour participer activement à la résolution du problème. Mais à ce point-là, franchement, et je pèse mes mots, c’est du foutage de gueule !
Rien ne sera dévoilé sur le pourquoi du comment des disparitions. Pas un indice, aucune piste, nada. C’est trop facile de mettre en place un tel casse-tête sans en donner la solution. Vous imaginez si Gaston Leroux avait conclu Le mystère de la chambre jaune sans laisser Rouletabille révéler le fin mot de l’histoire ? Ça n’aurait eu aucun sens. Et aucun intérêt. Exactement l’impression que j’ai ressentie en refermant cet album.
L’instant d’après de Zidrou et Maltaite. Dupuis, 2020. 56 pages. 14,50 euros.
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