Titre : Les hérétiques

Auteure : Elyse Carré

Date de parution : juin 2020

Editions : Inculte

Ce roman choral fait partie de ces lectures qui marqueront incontestablement mon année 2020. Un livre époustouflant, d’une richesse incroyable de par les thématiques abordées, qui nous fait réfléchir avec subtilité sur le monde d’aujourd’hui et de demain.

L’histoire de cinq personnages, de cinq trajectoires qui se font écho malgré leurs différences. Le récit de personnes entravées par la société, les codes ou les croyances et qui décident de sortir du carcan dans lequel elles sont enfermées depuis toujours.

Un souffle féministe parcourt indéniablement cette remarquable lecture. Tout au long de ces 700 pages qui défilent à toute allure, j’ai découvert des protagonistes attachants, complexes et l’intrigue de chaque histoire s’est révélée être parfaitement maîtrisée. Leurs destins s’entremêlent au gré des chapitres, parfois même au gré des pages ou des paragraphes. C’est captivant, sans temps mort et très addictif.

Un livre d’autant plus bluffant lorsque l’on sait que c’est un premier roman et Elyse Carré navigue dans les différentes époques et les divers lieux avec beaucoup d’habileté.

On suit ainsi l’histoire d’une guérisseuse au XVIème siècle accusée de sorcellerie, qui doit fuir les siens pour rester en vie. On fait également la connaissance de Ruth, une femme au foyer américaine qui voit ses fils quitter le cocon familial alors que la guerre du Vietnam fait rage. Il y a également Federica une militante communiste italienne qui vit dans les années 1970 et Ioulia une jeune moscovite qui se sert de sa beauté et des réseaux sociaux pour gagner sa vie dans un monde futuriste. Et enfin, on rencontre Ispao, un être sans genre qui habite dans une société régie par les émotions.

Des voix multiples pour un même combat, celui de la liberté, de l’émancipation. Une lecture passionnante, rythmée, fracassante.

Et si vous n’êtes pas convaincu par mon billet, je vous recommande la lecture du retour enthousiaste de Léa Touch Book, à qui je dois la découverte de ce superbe roman.