Bulle ou la voix de l'océan. René FOLLET – 1987 (Dès 9 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Bulle ou la voix de l'océan

René FOLLET

Editions Gallimard Jeunesse, janvier 2014 pour la présente édition

128 pages

Thèmes : Aventure, roman initiatique, relations humaines, Nature

Je suis la mer. On me connaît. Je suis salée. Je suis bleue quand le ciel est bleu, verte quand le ciel est...vert. Si vous me préférez rouge, je suis la mer Rouge. Noire, je suis la mer Noire. Jeune, De corail. Etc.
(...)
Mais je peux être la tempête, j'emporte les bateaux, fais claquer les drapeaux ! Il ne faut jamais oublier qui je suis. Je suis très vieille, et les marins se signent quand je frappe à la porte de tous les cafés du port. Je suis la mer, avec ses poissons, ses baleines, ses jardins engloutis, ses trésors volés au roi d'Espagne, la mer avec ses fleurs, ses nuits noires et ses soleils noyés, la mer avec ses hippocampes, la mer avec ses coquillages, LA MER.

Bulle est un coquillage, un magnifique coquillage de l'Océan Indien qui vit dans le Quartier de Lune.

Mais un jour, Gluc meurt.

L'hiver a une âme, qui est le squelette de l'été. Les larmes ont une âme, elles sont le squelette de la joie. Les hommes ont une âme, qui n'est que le squelette de leur enfance(...) De toi à moi, la mort, c'est une situation d'avenir.

Bulle, soufflait le garçon, tu ne peux pas me parler. Mais moi, si tu veux, je te parlerai. Je te parlerai d'amitié. Je t'apprendrai l'amitié. Tous les hommes courent après l'amitié par égoïsme, pour être moins seuls. Si je dois t'aimer, Bulle, ce sera pour ton bonheur à toi. Si je te sais heureuse, et je le saurai à tes couleurs, je serai heureux. Je lis sur les lèvres des hommes mais les tiennes ne bougent pas. Garde tes chansons, Bulle, je te dirai les miennes. Je m'appelle Pierre. Les grandes personnes m'appellent Petit-Pierre, mais je sais qu'au moins jamais tu ne deviendras une grande personne.
Et Bulle s'endormit entre le chien et Petit-Pierre.
Elle était arrivée au bout du chemin.
Elle avait fini par trouver ce fameux corail de la terre, et ce corail si rouge était celui du cœur.

Bulle ou la Voix de l'Océan est un très beau roman d'aventures, d'apprentissage et d'amitié, du temps de la flibuste, qui regorge de métaphores et de réflexions sur le besoin d'avoir, sur les apparences et les illusions, l'espoir et l'évidence, sur les relations avec et entre les hommes et avec la nature, et notamment la mer.

Tant de passages ont résonné, et sa dernière partie, très touchante, m'a beaucoup renvoyée au Petit Prince de Saint-Exupéry.