La Vérité sort de la bouche du cheval de Meryem Alaoui,
Publié aux éditions Folio,
Jmiaa, prostituée de Casablanca, vit seule avec sa fille. Femme au fort caractère et à l'esprit vif, elle n'a pas la langue dans sa poche pour décrire le monde qui l'entoure : son amoureux Chaïba, brute épaisse et sans parole, ou Halima, sa comparse dépressive qui lit le Coran entre deux clients, ou encore Mouy, sa mère à la moralité implacable qui semble tout ignorer de l'activité de sa fille. Mais voici qu'arrive une jeune femme, Chadlia, dite "Bouche de cheval", qui veut réaliser son premier film sur la vie de ce quartier de Casa. Elle cherche une actrice...La Vérité sort de la bouche du cheval est le quatrième titre que je lis dans le cadre du Trophée Folio-Elle. Si j'ai été emballée par le début du roman, la suite n'a été que déception.
A Casablanca, au Maroc, Jmiaa se prostitue. Elle a une trentaine d'année et une fille, déjà grande, presque en âge de comprendre ce que fait sa mère. Jmiaa s'adresse au lecteur en le tutoyant d'emblée, instaurant une complicité, une proximité bienvenue. Jmiaa est une femme drôle et forte en gueule. Avec ce métier, elle n'a pas le choix. Laissée sur le carreau par son mari, elle n'a pas eu d'autre choix que de vendre ses charmes pour survivre.
Malgré le thème lourd de la prostitution, j'ai beaucoup ri dans les premiers chapitres. Jmiaa n'a pas sa langue dans sa poche et a beaucoup de répartie. Elle nous raconte les copines d'infortune, son futur ex-mari qui lui fait miroiter une place en Espagne, sa mère envahissante, les clients. Elle raconte sa vie avec beaucoup de verve. C'est souvent cru. Malgré l'alcool, malgré la violence quotidienne, l'auteure ne bascule jamais dans le misérabilisme. Elle dénonce aussi une situation préoccupante pour toutes ces femmes qui sans époux ne sont plus rien au Maroc. La société hypocrite ne leur laisse que peu de choix: retourner chez leurs parents ou se prostituer.
Si j'ai aimé cette première partie, j'ai trouvé que l'intrigue tournait finalement vite en rond. On suit Jmiaa au quotidien: les fêtes, le trottoir, les virées entre copines. C'est aussi et surtout la vulgarité du personnage qui m'a peu à peu lassée. Si j'ai aimé au départ cette gouaille, elle m'a vite fatiguée. Lire une phrase sans y trouver trois insultes m'a peu à peu usée.
" La Vérité sort de la bouche du cheval " reste un beau portrait de femme mais l'absence d'intrigue complexe et la vulgarité répétitive du personnage auront eu raison de moi!