Je t'écris de Barcelone - Pilar Pujadas ♥♥♥♥
Dessin couverture : Daniel Renders
Parution : août 2020
Pages : 201
EAN : 9782930884417
Prix : 13 €
Présentation de l'éditeur
Lors d’un séjour dans une ville bouleversée par l'actualité, deux soeurs âgées commencent à écrire à un homme qui les a quittées. Chacune à son tour, livre au fil des lettres les sentiments controversés qui les relient et les déchirent à la fois. Elles dévoilent aussi ce que l'autre n'aurait jamais soupçonné.
L'auteure
Pilar Pujadas est née à Barcelone en 1960. Elle vit depuis très longtemps à Bruxelles, où elle travaille dans le domaine de la flexographie. Elle a publié un premier ouvrage aux éditions "Le Castor Astral" en février 2014 : Soit dit entre nous, j'aime trop l'amour
Son premier roman est publié chez Mercure de France en juin 2016 "Coeur croisé"
Mon avis
J'avais beaucoup aimé "Coeur croisé" publié en 2016 chez Mercure de France et c'est avec joie que je retrouve la belle écriture de Pilar Pujadas.
C'est sous la forme d'un roman épistolaire qu'elle nous raconte les vacances de deux soeurs octagénaires ; Marie-Jo et Sidonie.
Chacune tour à tour va écrire à Luc, le mari défunt de Marie-Jo, la plus jeune. Dans ces lettres, elles racontent la ville de Barcelone, leurs souvenirs de jeunesse, leurs peines, leurs joies, leur vie quoi.
Elles parlent l'une de l'autre au défunt, c'est comme si elles faisaient avec mélancolie le bilan de leur vie écoulée. Elles se livrent comme jamais elles ne l'ont fait entre elles avec pudeur, sincérité, livrant des secrets, des souvenirs qui les lient et les séparent.
C'est tout en finesse, délicatesse. Une écriture fluide qui va droit au coeur des émotions, des ressentis.
C'est le portrait de deux soeurs qui s'adorent et qui pourtant ne se supportent plus. Elles pensent savoir ce que l'autre veut et attend d'elle mais leur ressenti et leur vision de l'autre est fausse.
C'est beau, c'est touchant. Cela se lit très vite, que dis-je, cela se dévore d'une traite. Une jolie plume à découvrir d'urgence dans une maison d'éditions belge. A dévorer !
Ma note : 9/10
Les jolies phrasesC'est drôle, on serait parfois tenté de croire que les sentiments n'existent pas uniquement par eux-mêmes, qu'ils ont besoin d'un décor, d'une ambiance, d'une musique, d'une histoire à se raconter et à laquelle s'accrocher.Il peut y avoir dans la fragilité de l'autre, qu'elle soit physique ou psychique, un je ne sais quoi de puissant qui au lieu d'éveiller notre compassion agit plutôt en aphrodisiaque.
Un regard pour sortir de mon bocal ou je nage en rond depuis ta disparition.
Les gens pensent toujours qu'il faut dire les choses pour qu'elles s'arrangent. Il faut parler. Il faut tout dire. Encore faut-il trouver les mots, et le cas échéant, être entendu.C'est connu, ce qui nous est caché attire notre attention, éveille notre intérêt, nous intrigue, nous titille, et le scénario que l'on s'invente est d'autant plus délirant que rien ne vient le contredire.Qu'aurais-tu voulu ? Que je lui apprenne qu'une ville n'est pas un musée, mais une fragrance, une ambiance, un ressenti, une façon de vivre et d'aimer ? Elle aurait eu envie de m'étrangler à son tour, et étant donné sa dextérité...Ainsi occupée du matin au soir, elle n'avait plus de vie, mais elle se sentait vivre.Je me suis sentie libre comme jamais. Libre de ne pas être libre. Libre d'être qui j'étais. Libre d'être dans la dépendance de ton amour si cela me chantait. Et libre aussi de ne plus vouloir les voir.En réalité, tu m'attendais là où j'étais déjà : bien près de toi quand nous étions ensemble et tout aussi près par le manque quand nous étions séparés.Ma peau me révulsait. Les taches de vieillesse m'ont toujours émue. Elles représentant pour moi l'expression d'un vécu. Elles portent en elles une expérience, une douleur, une joie, un espoir comblé ou frustré, un amour déchu, un amour heureux. Elles forment, avec les rides, la cartographie d'une vie bien remplie.Du même auteur j'ai luCliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article