"La mort, on s'habitue à la voir, mais pour la souffrance, c'est plus long. Je ne sais même pas si c'est possible."
De romans en romans, depuis maintenant 4 ans, Estelle Tharreau ne cesse de me surprendre. Voilà que le cinquième se profile. Chaque fois, je découvre ses romans avec une petite appréhension, celle de la déception, comme on craint parfois d'être déçu par les gens qu'on aime. Mais une fois encore, j'ai été bluffé !
À travers les souvenirs d'un bourreau ayant officié pendant plus de 40 ans dans le couloir de la mort au Texas, cette histoire prenante et documentée invite à la réflexion sur la peine capitale, le système carcéral et sur les dérives d'un système.
Le thème est fort. Le ton se fait plus grave, plus glaçant, plus noir encore que dans les romans précédents.
L'écriture s'en ressent, de plus en plus ciselée, parfois jusqu'à l'épure, avec un indéniable sens de la formule et du mot juste. Ce qui m'a rappelé la façon dont l'auteure peaufine ses nouvelles. Nouvelles d'anticipation dont je n'ai jamais parlé ici mais que je vous conseille de lire. Elles sont en accès libre sur le site des éditions Taurnada.
Sortie le 1er octobre 2020 "Le Texas d'Ed était celui des grandes forêts et des lacs, celui qui se frottait tout contre la Louisiane et appartenait aux États fiers d'incarner le vieux Sud. Un endroit où chacun avait sa place et devait la tenir, Blancs comme Noirs, où chacun était élevé pour servir sa famille et sa patrie dans les commandements du Seigneur, où la mort était un acte nécessaire pour survivre et pour suivre cette ligne morale." (Livre reçu en service de presse)Après la noirceur vertigineuse de Mon Ombre Assassine, on pouvait redouter la facilité de la redite mais il n'en est rien. Avec La peine du bourreau, Estelle Tharreau nous offre un compte à rebours mortel, un roman dans la veine des romans noirs américains.