Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)
ALBUMS JEUNESSECornebidouille, la sorcière qui fait manger la soupe aux enfants récalcitrants et invoquée par le père de Pierre est de retour. Et même doublement! Le Potiron coupé en deux par la père de Pierre lui a permis de se dédoubler. Mais pensez-vous que Pierre en ait peur?! Que nenni! Aussi arrive-t-il à les monter l'une contre l'autre. Elle se lancent des gros mots, des noms d'oiseaux, des mots qui les rapetissent jusqu'à ce qu'elles soient si petites que Pierre n'a plus qu'à les mettre ... à la poubelle!
Les deux Cornebidouille sont dans la poubelle et Pierre se propose de la sortir. Comprenant qu'elles se sont encore faites avoir, elles décident de s'allier et redeviennent une, arrivent à s'extraire de la poubelle avant de s'accrocher à lui, de s'engouffrer dans sa bouche grande ouverte qui crie son refus d'ingérer sa soupe.
Elle en profite pour lui faire dire des gros mots et des mots tordus qui font venir puis fuir le docteur.
A l'intérieur du ventre de Pierre, Cornebidouille enfle et peste pour qu'il mange sa soupe. Mais Pierre est rusé et sait flatter la sorcière...
Ah Cornebidouille! On l'adore! Elle et ses mots en rimes dont la teneur ravit les enfants, comme le caractère têtu et futé de Pierre. Avec eux, c'est rires garantis!
ROMANS JEUNESSETome 1 -La forêt des Ténèbres.
Cassandra O'DONNELL. Editions Flammarion Jeunesse, octobre 2014 et 2015
Gabriel, 12 ans, et Zoé, 10 ans, habitent tout près de la forêt de Malenfer. Une forêt à l'odeur putride qui chaque jour se rapproche de leur maison, de leur village. On la dit maléfique. Les enfants le savent, si les branches gagnent la clôture, il leur faudra partir de leur maison. Leurs parents s'en sont allés chercher de l'aide auprès d'un magicien puissant mais peu apprécié, et sont depuis sans nouvelles.
Mais s'il n'y avait que Malenfer pour les inquiéter... A l'école, il se passe aussi de sombres évènements. Charles a disparu, sa basket bariolée a été retrouvée près du lac, de l'autre côté de la clôture. Un lac sans poisson, qui semble sans vie, noir, mais dont Zoé sait qu'il faut se méfier. Zoé a un don. Elle ressent les choses et les émotions. Elle sait ce que chacun cache en son cœur et elle sait que ses professeurs ne sont pas totalement ce qu'ils prétendent être. Car tous sont des créatures magiques qui se cachent sous des apparences d'humains. Ainsi, il y a un loup-garou, une elfe, une troll, un nain, un walligow et une sorcière. Des créatures qui d'ordinaire ne s'entendent pas... Si les humains venaient à le savoir, c'en serait fini d'eux. Cela s'est déjà vu dans le passé. Les êtres magiques font peur, et quand on a peur, on détruit.
En entendant parler leur professeurs, Gabriel, Zoé et leurs amis découvrent qu'il se trame quelque chose et décident de les suivre sur une île au centre du lac.
C'est là que Gabriel va faire une rencontre qui va changer sa vie et lui faire connaître son destin.
Dans le tome 2, Gabriel apprend à composer avec ce qu'il a appris sur lui, tandis que le grand sorcier Batavius cherché par ses parents vient d'arriver. Pour son ténérit, son rite d'initiation des 13 ans, Gabriel va devoir affronter Malenfer. Car non, il n'est pas un simple humain, pas plus que Zoé d'ailleurs.. Ainsi pénètre-t-il dans la forêt, qui ne ressemble pas à ce qu'elle dégage et apprend-il la véritable nature de Malenfer. Zoé, qui avait été ensorcelée par des fées, l'a rejoint et le conjure de ne pas détruire Malenfer...
Série fantasy assez sympathique, Malenfer renferme beaucoup de thèmes: aventures, secrets, quête identitaire, peur de l'autre, de la différence, survie, amitié. Les chapitres sont courts, ce qui favorise le suspense et l'addiction. Elle est parsemée de dessins en noir et blanc et tout en rondeurs qui contrastent avec le ton plus dur des aventures vécues par Gabriel et Zoé.
La Sorcière de la rue Mouffetard, quels souvenirs! Je l'ai lue enfant et j'avais tellement aimé!! Il me faut dire qu'en réalité je ne me souvenais que de ce conte, car le livre en renferme sept en tout, dont il ne me restait rien. Sauf le dernier, la Sorcière du Placard aux balais, car nous l'avions découvert en livre-CD.
Cela a donc été très chouette de les relire tous avec mes garçons. Bien sûr, certains nous ont plu plus que d'autres, d'autres sont entrés en résonnance avec des contes connus et pour beaucoup, nous avons été très amusés.
On a adoré que les personnages se croisent et s'entrecroisent, soient les héros d'un conte et de simples personnages secondaires dans un autre.
Une relecture dont je vous parlerai plus en détails bientôt!
Verte, 11 ans, est fille de sorcière (Ursule), elle-même fille de sorcière (Anastabotte), elle-même... Car la faculté d'être sorcière se transmet de mère en fille. Mais voilà, Verte ne montre aucun signe de sorcellerie et Ursule se désespère. Aussi fait-elle appel à sa mère pour qu'elle prenne Verte avec elle le mercredi et lui en parle, lui montre quelques sortilège, bref l'amène vers la sorcellerie. Car Verte refuse de devenir sorcière, voulant être normale et souhaitant trouver un joli garçon et se marier. D'ailleurs, Soufi, dans sa classe, lui plaît bien... Au grand dam de sa mère qui a viré le père de la petite, puisqu'il n'avait plus d'utilité.
Je me suis régalée avec ce roman jeunesse qui se trouvait dans ma bibliothèque depuis... (la couverture n'est d'ailleurs pas celle-ci, mais je ne l'ai pas trouvée). Je ne sais même plus! Et même lorsque ma fille l'avait lu pour l'école, je ne l'avais pas accompagnée. (Mais pourquoi donc?) En faisant parler tour à tour les différents protagonistes, Marie Desplechin nous permet d'entrer dans cette famille peu ordinaire et de faire connaissance avec Verte, qui a aussi un autre souhait: retrouver son père. Quelle idée selon sa mère!
Bref, c'est drôle, divertissant mais aussi fort de réflexions sur la famille, la filiation, les différences, l'amitié...
ROMANS ADOWassim vit dans la cité de l'Espérance, un nom qui ne lui sied plus depuis longtemps tant le quartier est vétuste, abîmé, désaffecté même. Au bas des tours se trouvent des jardins partagés, entretenus pour certains, à l'abandon pour la plupart.
La Ville a pour projet de les raser pour permettre la construction de bureaux et d'un fastfood. En compensation, les propriétaires recevront de l'argent. Un argent très attendu pour certains.
Wassim ne s'y intéressait pas spécialement à ces jardins où il a joué enfant avec ses amis. Mais lorsqu'il apprend qu'ils vont disparaître, cela l'offusque et il refuse cet état de fait. Les mots de Greta Thunberg résonnent en lui, et avec ses amis qui ont chacun leur savoir-faire (vidéos youtube, aisance orale...), ils s'organisent en faveur de ces jardins: tracts, goûters partagés, récolte de fonds pour les réhabiliter, projet de lien social, etc.
La bonne volonté suffira-t-elle?
Au-delà, Wassim découvre le passé de sa cité et la relation que sa famille entretient avec elle et ce nom d'Espérance...
Un récit court et engagé qui montre le pouvoir du groupe, de la volonté collective, l'importance du partage, du lien social et de la végétalisation des espaces urbains.
Le titre de ce court roman en dévoile toute sa teneur, qui n'est malheureusement pas fictive. En effet, Elise Fontenaille s'est inspirée d'une histoire vraie et de faits véridiques pour nous raconter celle de Mukwa, 11 ans, indien Ojibwé, envoyé dans le pensionnat Sainte-Cécilia dans le but, officiel de lui apprendre l'anglais, à lire et à écrire sous le joug de personnels religieux tortionnaires. Officieusement, et comme le dit le titre, il s'agissait d'évangéliser et assimiler les enfants indiens et qu'ils oublient leur culture maternelle.
Mukwa devient numéro 15, il est rasé, ses habits ne sont pas à sa taille, la nourriture est insuffisante, infecte, moisie, les sévices nombreux. Il se lie d'amitié avec Ahmik, numéro 16, avec qui il projette de fuir.
Ce roman est un crève-cœur dont je vous parlerai prochainement.
Sur le même sujet, je vous conseille Sauvages de Nathalie Bernard.
BD / MANGAEmma et Capucine - Tome 2 - Premiers doutes. Jérôme HAMON et Lena SAYAPHOUM. Editions Dargaud
La présentation par un Bulleur du mercredi m'avait donné envie de découvrir cette série, et j'ai profité d'une offre sur les deux premiers tomes pour me lancer. Et j'ai bien fait! Dans le premier tome, nous faisions connaissance avec Emma et Capucine, deux sœurs qui ont pour objectif d'intégrer l'Opéra de Paris et devenir danseuses étoiles. Mais si Capucine est prise, ce n'est pas le cas de Capucine dont la danse est jugée trop personnelle. Ainsi décide-t-elle de ne pas persévérer dans cette voie, d'autant qu'elle vient de découvrir grâce à Jake son ami d'enfance une autre façon de danser: le hip-hop!
Dans ce deuxième tome, nous les voyons donc évoluer séparément. Capucine voudrait faire une pause, la compétition à l'Opéra est rude et sans sa sœur, elle n'a plus de motivation. Et si elle aussi s'était trompée sur son rêve? D'autant que quelques pestes aimeraient la voir partir... De son côté, Emma s'essaie au hip-hop mais sa formation classique lui donne trop de rigidité et Jake est intraitable, beaucoup trop dur avec elle. Ce que ses amis lui font remarquer.
Comme dans la premier tome, le traitement graphique est numérique, floutant les arrière-plans, même si certains se dégagent et sont un peu plus travaillés. Il y a des cases de mises en parallèle et seuls quelques détails apportent des différences, j'aime!
Amitié, persévérance, quête de soi, sont au cœur de ce deuxième tome. Et il me tarde de poursuivre la série!
Dans les temps anciens, le Mal voulut s'emparer du monde par le biais de six dieux différents. Vaincus par six héros, le Mal fut vaincu et caché dans le désert rouge de la planète Mars.
De nos jours, une mission spatiale japonaise a été jusque Mars. Si la mission est un succès, elle a libéré le Mal qui se répand à nouveau sur Terre sous l'apparence de ces six dieux. Les descendants des héros, ignorant tout de leur condition, découvrent tour à tour leur destin.
Le premier tome nous présentait Yuko, jeune japonaise férue de jeux vidéos et musicienne, descendante du Dieu de la Foudre et du Tonnerre, qui a combattu Fujin, l'incarnation du Vent.
Dans ce deuxième tome, nous rencontrons Parvati, jeune indienne à l'énergie inépuisable et bénévole au centre d'aide de sa ville. Elle se trouve être la descendante de Durga, déesse majeure du panthéon hindou, détentrice de dix armes sacrées et montée sur un tigre. Ensemble, elles combattent Kali, la déesse de la destruction, qui a répandu un virus de rage sur la ville.
Dans le troisième tome, c'est avec Amir que nous faisons connaissance, jeune garçon à la santé fragile, orphelin et dernier héritier d'une prestigieuse famille sur qui veille Miss Taylor. Il est le descendant d'Horus, le dieu égyptien à tête de faucon, gardien du Soleil et de la Lune. Leur ennemi est Seth, le Dieu de la violence et des influences néfastes. Il s'est emparé d'un homme d'affaires afin de favoriser l'avancer du désert et assécher le Nil. Amir est un garçon très attachant et plein de naïveté, tant il a été protégé du monde extérieur (il ne connait rien aux expressions ce qui donne des dialogues et dessins rigolos). Seth fait lever une armée de momies qui s'expriment dans les bulles en "hiéroglyphes-pictogrammes", j'aime beaucoup!
Chaque tome se déroule de la même manière: information de la mission spatiale japonaise, connaissance de l'enfant, premières perturbations, découverte de la marque sur le corps (un tatouage dont l'existence indique le retour et la présence du Mal), rencontre avec le Dieu ancien, première confrontation, recherche de l'arme sacrée, deuxième confrontation et victoire.
De ce fait, enchaîner les tomes peut être lassant. Cependant, j'aime beaucoup l'idée car elle permet de faire connaître un peu de la mythologie aux jeunes lecteurs. Et des Dieux pas toujours connus, car quand on pense mythologie, ce sont les panthéons gréco-romains qui nous viennent à l'esprit instantanément. Il me reste encore trois enfants et héros à découvrir. La série compte dix tomes, et le onzième va bientôt paraître, le 18 novembre, en inaugurant un nouveau cycle avec les Sept Péchés Capitaux.
Mon 9 ans n'a de cesse de m'encourager à lire les tomes suivants!!
1959
Asa court chercher le docteur sous la pluie et alors qu'un typhon menace Nagoya. Mais elle est enlevée par un homme qu'elle a vu voler. Persuadée qu'elle est la fille du médecin, il espère en tirer une belle rançon. Sa déception est grande lorsqu'il apprend qu'il n'en est rien, d'autant que la fillette, issue d'une fratrie très nombreuse de dix enfants, bientôt onze, est de celle que l'on ne remarque pas et dont le prénom, pourtant simple, n'est jamais retenu. Lui est un ancien pilote de guerre dont le sort de ses soldats importait davantage que le sort de la bataille. Rendu à la vie civile, il n'arrive pas à trouver et à garder un emploi, et ne peut se payer une licence de pilote...
Le typhon arrive sur Nagoya et les eaux engloutissent le port et dévastent les usines de bois attenantes. Des quartiers entiers sont dévastés, des maisons anéanties, les habitants sur le toit. Il n'y a pas assez de bateaux, pas assez de secours. N'écoutant que leur cœur, Asa et Monsieur Kasuga décident de leur venir en aide en distribuant des onigri et des bouteilles d'eau via les airs. Ils se dirigent vers la maison d'Asa et découvrent quelque chose d'incompréhensible...
Ce premier tome est aussi haletant que riche et beau. Il nous tient en haleine et se conclue sur un fort suspense. Il débute sur Tokyo en flammes, de nos jours, et en couleurs, avant de continuer en 1959, en noir et blanc auprès d'Asa. Asa qui serait le lien entre ces deux époques.
En septembre 1959, il y a réellement eu un typhon qui a meurtri Nagoya et par ricochet tout le Japon, déstabilisant économiquement le pays, encore en rémission de la guerre et instaurant une nouvelle politique des catastrophes naturelles. A cet épisode tragique, l'auteur y a ajouté une dimension fantastique, qui se dessine encore à peine.
Les deux personnages principaux, tous deux des oubliés, possèdent de belles valeurs et c'est ensemble qu'ils peuvent en faire bénéficier les autres. Au-delà, il nous interroge sur les conditions de retour à la paix des soldats, leur précarité. L'auteur a aussi glissé un petit élément rigolo: Asa adore une chanson anglaise qui passe à la radio mais elle n'arrive jamais à savoir qui la change car à chaque fois, elle est coupée...
Le dessin est dynamique, le découpage cinématographique, le début en couleurs fait penser aux vieilles affiches de cinéma américaines en couleurs et à Akira.
Vivement que je me procure le tome 2, déjà paru; quand le tome 3 paraîtra le 2 octobre prochain!
2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?Je le commence aujoud'hui!
Le Diable par la queue. Suivi dePourquoi écrire?Paul AUSTER. Editions Babel, mai 1999
Dans cette autofiction, Paul Auster revient sur son adolescence et ses années en tant que jeune adulte. S'il a toujours voulu être écrivain, il a aussi toujours su que ce métier ne se suffisait pas à lui-même, en tout cas au début. Il lui a donc fallu travailler en parallèle de ses études. Ainsi nous raconte-t-il ses différents jobs, les personnes rencontrées, ce qu'il en a gardé comme souvenirs. Ainsi nous raconte-t-il son besoin d'argent, son rapport à l'argent comme celui, très ambigu, que ses parents entretenaient vis-à-vis de l'argent et qui a fait sombrer leur mariage.
Il y a des passages happants et d'autres plus longuets, mais toujours intéressants, d'autant que Paul Auster a une écriture très descriptive et immersive. Mais je n'ai pas beaucoup avancé dans cette lecture.
3/ Que vais-je lire ensuite?