Le jour où - Amélie Antoine
Xo EditionsParution : le 3 septembre 2020Pages : 400ISBN : 9782374482170Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur
Quand l’amour redonne vie et espoir à des âmes cabossées…
Printemps 2019, un cimetière parisien.
Rebecca a pris l’habitude de venir fleurir des tombes à l’abandon.
Benjamin, lui, vient assister à l’enterrement d’un inconnu.
Quand le hasard les met sur la route l’un de l’autre, le rapprochement se fait avec douceur et prudence, chacun prisonnier de sa propre souffrance.
Les secrets du passé sont parfois lourds à dévoiler, et ceux de Rebecca font osciller Benjamin entre amour fou et inquiétude sourde.
Et comment séduire une femme alors que l’on porte en soi une lourde culpabilité ?
Ces deux écorchés vifs vont pourtant apprendre à s’apprivoiser, à baisser les armes, laissant de côté l’ombre pour la lumière…
L'auteure
Amélie Antoine est née en 1984, ce qui en fait encore d’elle, d’après son éditeur, une « jeune trentenaire ». Elle vit à Lille avec sa famille.
Après un récit autobiographique, Combien de temps, publié en 2011, elle se lance dans la fiction et publie en mars 2015 son premier roman Fidèle au poste. Ce texte connaît très vite un vif succès, et parvient à séduire plus de 25 000 lecteurs en autoédition, avant d’être repéré par les éditions Michel Lafon et de sortir en librairie en mars 2016, puis dans les pays anglophones en août 2016. Depuis, ce sont plus de 250 000 lecteurs qui ont été conquis par ce thriller psychologique ! Une adaptation au cinéma est en cours de réalisation.
Son deuxième roman, Au nom de quoi, sort en 2016. Par obligation éditoriale, il est dans un premier temps publié sous le pseudonyme de Dorian Meune. Ce texte revient, par le biais de la fiction, sur la soirée du 13 novembre 2015 au Bataclan.
Sorti en 2017 en librairie, son troisième roman, Quand on n’a que l’humour…, retrace la carrière d’un humoriste au sommet de la gloire, un homme brisé qui cherche à tout prix à renouer avec son fils duquel il s’est éloigné au fil des années.
En novembre 2017, c’est un projet atypique de deux romans noirs qu’elle publie
avec Solène Bakowski : Avec elle / Sans elle.
En mars 2018 Sans elle.
Source : blog de l'auteur http://www.amelie-antoine.com/fr/amelie-antoine-bio
Mon avis
C'est l'histoire de deux êtres cabossés par la vie, de deux écorchés vifs. Eux, ce sont Benjamin et Rebecca. Leur rencontre a lieu dans les allées d'un cimetière parisien (tiens ça me rappelle quelque chose ça : "Le mec de la tombe d'à côté" de Katarina Mazetti) . Drôle d'endroit pour une rencontre me direz-vous, oui mais ce lieu à tout son sens.
Benjamin n'est pas bien, traumatisé par un drame vécu il y a peu. Il a vu la mort de très près, vous le comprendrez dans les premières pages de cette fiction et il culpabilise, perd un peu ses moyens, ne supporte plus le monde... mais la rencontre de cette fille le bouleverse. Il veut la revoir et revient s'installer sur un banc dans une allée. Il l'invitera à prendre un verre, banal me direz-vous. Pas tant que cela vu ce qu'ils ont vécu tous les deux.
Rebecca est à Paris pour oublier, le jour où, une culpabilité la ronge, elle essaie d'avancer et vient régulièrement entretenir les tombes oubliées. La vie est lourde et difficile pour elle. Sophie de Legret, sa psychiatre la suit tous les quinze jours, mais à quoi bon se dit-elle ?
Tout est rythmé sur "le jour où". Amélie Antoine très habilement alterne entre le passé et le présent. Avant ou après "le jour où"! Le jour où quoi ? celui où l'innomable survient, celui qui pourrait être un fait divers horrible que l'on lit mais quand on le vit , on fait comment ? Pour oublier, ne pas oublier, pour avancer, pour continuer à vivre.
Avec beaucoup de sensibilité, Amélie Antoine par sa plume nous emmène au plus près de la réalité des faits mais aussi dans les profondeurs de l'âme humaine. Sa plume fluide , tout en délicatesse nous va droit au coeur et fait mouche. Ce roman ne se lâche pas, on a le sentiment non de le lire mais de le vivre grâce à la sincérité et le réalisme de l'écriture.
Vous l'avez compris, elle nous parle de drame humain, de traumatisme et de passé douloureux. Comment continuer à vivre après cela, donner un sens à sa vie ?
Le plus beau dans cette histoire, c'est la résilience, le bout de lumière qui pourrait poindre à l'horizon. L'amour de Benjamin c'est aussi la patience, la délicatesse, l'acceptation.
Quelle claque ! c'est super bien construit, ce livre est géant ! je ne peux que vous inviter à le découvrir !
Bravo Amélie Antoine
Ma note : *****
Les jolies phrases
Les apparences. Faire comme si. Encore et encore.
La pire des solitudes, ce n'est pas d'être sans toi, c'est de vivre à tes côtés. En sentant, jour après jour, à quel point tu ne m'aimes plus.
Mais comment fait-on pour oublier quelqu'un et se reconstruire quand cette personne est toujours en vie, qu'on la croise toutes les semaines, et qu'elle n'a pourtant plus rien à voir avec celle qu'on aimait ? Comment fait-on ?
Quand on a peur de quelque chose, c'est toujours parce qu'on tient à la vie. Parce qu'on ne veut pas mourir.
Si vous ressentez la musique au lieu de simplement l'écouter, elle vous accompagnera toute votre vie.
L'amour ne se divise pas, il se multiplie.
Pense positif et tu attireras le positif. Sois pessimiste et il n'arrivera rien de bon. Si le bonheur ne tenait qu'à ça, ça se saurait, s'était dit Benjamin.
Ta culpabilité, il va falloir que tu vives avec. Que tu la traînes avec toi le temps qu'il faudra. Que tu l'apprivoises sans trop la nourrir. Que tu composes avec elle sans lui accorder trop de place, sinon elle te rongera. Que tu l'acceptes tout en la tenant à distance.
Vous n'avez rien à perdre, oui, c'est ce que vous répétez en permanence. Mais quand on n'a plus rien à perdre, on a aussi tout à gagner, vous ne croyez pas ? Quand un verre est vide, il ne peut qu'être rempli à nouveau.
Les mauvais souvenirs sont comme des nuages noirs qui finissent par disparaître de l'horizon. Pourquoi ruminer sur les jours de pluie quand il fait à nouveau grand soleil ?
La peur, c'est comme un serpent qui s'enroule autour de vous. Si vous ne mettez pas un holà très vite, en un rien de temps, vous finissez pieds et poings liés. Asphyxié. Condamné.
Les gens les plus fous sont ceux qui ont l'air les plus normaux. Les gens les plus dangereux sont ceux qui ont l'air les plus inoffensifs. C'est ce qu'on apprend dans tous les faits divers.
On devrait toujours faire les choses au moment où l'on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu'on ne sait jamais s'il y aura un "plus tard", en réalité. Et il suffit d'un minuscule grain de sable pour que le "plus tard" se métamorphose en regrets. La pire erreur que l'on puisse faire, dans la vie, c'est d'être raisonnable.
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