Digne héritière de Viveca, la romancière suédoise dont les écrits ont inspiré la série TV Meurtres à Sandhamn, Camilla Sten signe avec brio son premier thriller en solo.
En 1959, la population de Silvertjärn, petite cité ouvrière du Norrland, disparaît sans laisser de trace: 887 habitants évaporés, seul subsiste le corps d'une femme lapidé que l'on retrouve pendu à une potence sur la place publique, ainsi qu'un nourrisson, bien vivant, abandonné dans la petite école communale. Soixante ans plus tard, le mystère reste entier.
Alice Lindstedt est l'initiatrice d'un projet de série documentaire sur ce mystère, qui la touche de près : sa grand-mère, originaire du village, vivait depuis peu à Stockholm lorsque ses parents et sa soeur ont disparu avec l'ensemble de la communauté. Alice part avec une équipe de quatre autres participants explorer la cité fantomatique, en quête des secrets de cette tragédie.
Il ne m'a fallu que trois pages pour comprendre que j'allais avoir beaucoup de difficultés à lâcher ce livre : dés le départ, j'ai ressenti beaucoup d'excitation, d'impatience et de plaisir à me plonger avec les protagonistes dans cette sombre histoire, même si j'ai trouvé que cela manquait parfois de réalisme et d'originalité. J'ai en effet plus ou moins compris ce qu'il se passait avant le dénouement, et certains faits avancés par l'auteure ne me semblent pas tout à fait crédibles. C'est mon petit bémol mais ça ne m'a pas empêché de tourner avidement les pages de ce roman! Car, le style très cinématographique emporte tout sur son passage : c'est un moteur de l'intrigue. La tension ne cesse de monter grâce à des évènements pas très sympathiques, et à de petites touches d'horreur, que l'auteur prend soin de déposer de-ci de-là, comme dans un bon film... On frissonne : visions, bruits dont on ne sait s'ils sont réels ou imaginés par des personnages coupés du monde (pas de téléphone, pas de secours possible...) Bref, une ambiance des plus sinistres, dans laquelle évoluent nos cinq explorateurs, dont les relations de surcroit sont plutôt tendues...
Je remercie Babelio et les édtions du Seuil pour cette découverte!