La paume plus grande que toi Victoire de Changy

 La paume plus grande que toi  -   Victoire de Changy


La paume plus grande que toiL'arbre de Diane
Collection : Les deux soeurs
Parution : 05 août 2020
Pages : 121
Isbn : 9782930822174
Prix : 12 €
Présentation de l'éditeur

« si j'écris Nour c'est pour prétendre figer l'instant qui s'échappe continuellement le solidifier faire de ces secondes de Nour celles-ci toujours déjà passées des petits cristaux à admirer » 
Dans ce recueil de poèmes, Victoire de Changy nous partage ses premiers tâtonnements dans la maternité. Dans l'expérience pourtant très personnelle de ces neuf mois dedans puis dehors racontés, on trouve des résonances, des accointances, un étonnant constat d'universalité.
La paume plus grande que toi est le premier livre d'une série de trois.
Victoire de ChangyLa paume plus grande que toi              Victoire de Changy





source Le Soir  DRNationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , 1988
Biographie :
Bruxelloise née en 1988, elle a fait des étude de journalisme et de science du livre. Une douleur nécessaire est son premier roman.
Ensuite elle a publié "L'île longue", toujours aux éditions Autrement.
Source : Babelio
Mon avis
C'est un magnifique témoignage d'amour envers l'être attendu, cela commence par une main ouverte sur le ventre, sur Nour tant désiré, on le suivra jusqu'à ses 9 mois.
La couverture est magnifiquement illustrée par Alexandre Duprez.
C'est l'émotion d'un amour, de la découverte de la maternité, de l'émerveillement de la vie qui arrive.  C'est la crainte de quitter sa maison (ventre) pour une autre et exister vraiment, la découverte de la peur pour l'être aimé, attendu, les liens filiaux, et l'apprivoisement de ses peurs.
"Être la mère de Nour, la mère tout court et s'en faire tout le temps"
C'est l'envie de figer chaque instant, chaque ressenti, chaque émotion, de faire un pas à côté de Nour.
Ce sont les nuits, la complicité d'une mère envers son enfant.  C'est beau, c'est la vie ♥
Difficile de le laisser seul, ce sont les séparations, tout d'abord le passage dans sa propre chambre, la vigilance, être à l'écoute tout le temps , puis la crèche.  Apprendre à vivre des épisodes sans lui, par ouï dire.
"Il faudra composer avec ces épisodes de toi que l'on me racontera"
C'est comme un journal, la poésie est juste magnifique.  
Si comme moi, vous avez la chance d'être maman, c'est par ce petit livre revivre les souvenirs des premiers moments passés avec votre enfant.  Beaucoup d'émotions à la lecture de cette plume splendide.
C'est court, trop court mais la bonne nouvelle c'est que ce livre est le premier d'une série de trois.
Je vous mets l'eau à la bouche avec quelques extraits ci-dessous ☺
Ma note : ♥♥♥♥♥



Les jolies phrases
Clic !c'est décidéc'est la dernière image prise de toidans cette maison-là sur la prochainenous serons trois
l'autre maison est prêteet puis ne l'est pluset puis l'est à nouveauet puis plustout est rangéles provisions mangéesles sacs boucléset puis pluset puis à nouveau et puis plusc'est comme partir en voyageimminemmentmais sans savoir quand
elle avait les yeux ouvertsdu chagrin et du sens à la foisque ces vies qui se passent le relaislittéralementétrangeté que cette couche de ciel en moinsdisparuecette rangée d'humains au-dessusjuste avant que tu n'arrivestoien deçàd'êtreavec les annéesde plus en plus haut sur l'échelleet particulièrement làce matinde plus en plus un toitpar-dessus toi
il y a eu la première nuit sans Nouret mon pyjamaimbibé e laitqui m'a donné froidson pèrede sa voix endormiem'a proposé d'enfiler le siennous avons ri de mon malheurdes surprises de mon corps appelant mon fils
j'ai vu que la somme des nuitsavait finement rainuréles contours de mes yeuxet j'ai pensé que je n'avais plus l'airde cette éternelle enfantcomme jusqu'il y a peuj'ai pensé que mon enfantjustementm'avaitfinalementdonné l'âge que j'ai
Nour qui pleure et qui ritde jour comme de nuitest une sorte d'allégorie vivantede traité gigotant de ce que sont les chosesde ce qu'elles fontcomme elles perdent en importancevoire en existenceNour annuletoutes les petites fins du monde
Le corps de Nour, aujourd'hui, ne se nourrit plus du mien.  Il y a quelque chose qui, physiquement, se délie.  Chacun rentre dans son enveloppe, Nour la sienne toute à construire, à étirer, moi dans la mienne, étirée, à rencontrer.
La paume plus grande que toi              Victoire de Changy