Pour résumer:
» Je dois partir et vivre, ou rester et mourir » écrit Shakespeare, repris par Nicolas Bouvier en exergue de L’usage du monde.
A l’été 1986, quelques mois après l’accident nucléaire de Tchernobyl, Nicolas de Crécy et son cousin ont à peine 20 ans quand ils récupèrent une Citröen Visa moribonde. Ils remplissent la voiture de livres, qu’ils ne liront pas, ajoutent deux sacs de couchage, des cigarettes…
et embarquent pour un voyage qui n’a pas de destination, mais doit les mener le plus loin possible. Ils traversent le nord de l’Italie, la Yougoslavie, la Bulgarie et descendent en Turquie, dans un périple qui les confrontent au monde autant qu’à eux-mêmes.
Ce que j’en pense:
Avec Visa Transit, Nicolas de Crécy nous narre son road trip de jeunesse. Dans sa Citroën Visa, il décide de partir en vadrouille avec quelques livres, un sac à dos, peu d’argent et son cousin. Ce volume 1 nous décrit une partie de son voyage. Entre péripéties parfois fortuites et moment de contemplation, Nicolas de Crécy trimballe son lecteur au gré de son voyage. J’avoue que j’ai adoré ce scénario. Je me suis laissée porter par les personnages qui n’ont pas de réelle destination. Je les ai suivi tel un témoin privilégié de leur aventure. Très vite, on s’attache au duo de cousins. Les deux jeunes se montrent téméraires dans leur aventure et j’aime la façon qu’ils ont de cohabiter. Bref, le duo fonctionne plus que bien et on a presque envie d’embarquer avec eux dans la vieille Citroën.
D’un point de vue esthétique, le trait de Nicolas de Crécy est fin et délicat. Il y a de la sensibilité dans ses illustrations. J’aime sa façon de dessiner les visages si expressifs. Forcément, faire une BD sur un road trip exigeait de s’appliquer en ce qui concernait les paysages et les décors. Nicolas de Crécy relève le défi haut la main. Les vignettes sont magnifiques. Cela foisonne de détails et les couleurs bien que un peu pâles révèlent des paysages sublimes.
J’ai donc été séduite par ce premier volume et je vais me jeter sur le volume 2 dès que possible.
Cette semaine chez Moka.
Ma chronique en vidéo: