Elizabeth Jane Howard – Étés anglais ***

Elizabeth Jane Howard – Étés anglais ***

La Table Ronde – mars 2020 – 576 pages

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Après en avoir entendu parler pendant des mois, j’ai enfin succombé au charme des chroniques de la famille Cazalet

Nous sommes en 1937, c’est l’été au coeur du Sussex en Angleterre. Toute la famille Cazalet et les pièces rapportées s’apprêtent à se rassembler à Home Place, la maison familiale au bord de la mer. Trois frères et leurs femmes et enfants respectifs. Leur sœur, Tante Rachel, célibataire. Et toute la clique de domestiques.

On découvre les membres de cette famille, des personnages tous aussi bien croqués les uns que les autres ; certains m’ont interpellée, m’ont touchée plus que d’autres.

Comme la jeune Louise, quatorze ans, qui se sent à la fois encore enfant et déjà profondément vieille. Qui peut citer du Shakespeare pour n’importe quelle situation et rêve de devenir comédienne. Son père Edward qui se délecte d’avoir une double vie, dont personne ne soupçonne l’existence. Sa mère Villy qui cherche en vain un sens à sa vie conjugale à laquelle elle prend si peu goût au fond ; pour laquelle elle a dû abandonner sa passion pour la danse.

L’oncle Hugh qui est revenu meurtri par la guerre et appréhende celle qui semble se profiler… Sa femme Sybil, enceinte jusqu’aux yeux. Leur fille Polly, inséparable avec sa cousine Louise. La pauvre Clary, mal dans sa peau, dont la mère est morte en donnant naissance à Neville son frère. Leur père Rupert qui s’est remarié, avec Zoé, une jeune femme aussi séduisante que décérébrée, que personne ne semble apprécier.

Je me suis délectée de ces chroniques d’une famille de l’aristocratie anglaise de la fin des années 30, entre journées à la plage, dîners, parties de tennis, commérages et mensonges. Drames chuchotés derrière les portes. Et le spectre de la guerre qui plane insidieusement.

Etés anglais est un roman absolument savoureux, qui fourmille, qui jongle entre subtile ironie et drame, dont j’ai aimé l’écriture légère et truculente, imagée et évocatrice. Un roman qui se déguste avec une tasse de thé brûlante.

Elizabeth Jane Howard nous livre une analyse fouillée de l’âme humaine, entre légèreté et profondeur. L’autrice révèle un certain génie pour nous livrer le portrait aiguisé de ces personnages, leurs désarrois, leurs atermoiements, leurs excès et leurs joies. Dès les premiers mots, on plonge vertigineusement entre ces pages. Etés anglais est le premier tome d’une saga qui s’annonce mémorable.