Premières Lignes #21

Par Claires123

Dans la rue où vit celle que j’aime

de Mary HIGGINS CLARK

Nouveau billet pour ce rendez-vous hebdomadaire, initié par Aurélia du blog Ma Lecturothèque : les premières lignes d’un livre que j’ai lu, pioché au hasard (ou presque) sur mes étagères.
Si vous souhaitez participer aussi, n’hésitez pas à mettre un commentaire avec le lien de votre article pour que je puisse vous ajouter à la liste.

348 pages – Éditions Albin Michel – 05/2001

Il s’engagea sur la promenade en planches et reçut en plein visage le souffle brutal de l’océan. observant les nuages qui filaient dans le ciel, il pensa qu’il n’allait pas tarder à voir tomber quelques flocons bien qu’on fût à la veille du printemps. L’hiver avait trop duré, et tout le monde attendait impatiemment l’arrivée d’un temps plus clément. Pas lui.
Il préférait Spring Lake à la fin de l’automne. les estivants avaient alors fermé leurs maisons et ne revenaient plus, même pour les week-ends.
Il voyait toutefois d’un mauvais oeil l’arrivée, chaque année en plus grand nombre, de gens qui vendaient leurs résidences principales pour venir s’installer ici de manière permanente. Ils n’hésitaient pas à parcourir les cent kilomètres qui séparaient Spring Lake de New York pour avoir le bonheur de commencer et finir la journée dans cette exquise et calme villégiature du New Jersey.
Spring Lake, avec ses maisons victoriennes à l’aspect inchangé depuis 1890, valait largement les inconvénients du trajet, expliquaient-ils.
Spring Lake et la fraîcheur vivifiante de l’océan qui vous enivrait, Spring Lake et ses trois kilomètres de promenade en bord de mer, où vous grisait la splendeur argentée de l’Atlantique. À les entendre, Spring Lake était unique.
Ils étaient nombreux – estivants et résidents à l’année – à partager autant d’avantages, mais aucun d’eux ne partageait ses secrets. En descendant Hayes Avenue lui seul pouvait imaginer Madeline Shapley telle qu’elle avait été en cette fin d’après-midi du 7 septembre 1891, assise sur le canapé de rotin dans la véranda de la demeure familiale, sa capeline à large bord posée près d’elle. Dix-neuf ans, des yeux marrons, des cheveux bruns, l’image d’une beauté tranquille dans sa robe de lin blanc empesé.
Lui seul savait pourquoi elle était condamnée à mourir deux heures plus tard !
St. Hilda Avenue évoquait d’autres souvenirs, avec ses chênes majestueux qui n’étaient que de jeunes arbres le 5 août 1893, jour où Letitia Gregg, à peine âgée de dix-huit ans, n’était pas rentrée chez elle. Elle avait eu si peur. À l’inverse de Madeline, qui avait lutté pour sauver sa vie, Letitia avait imploré qu’on lui fasse grâce.
La dernière du trio avait été Ellen Swain, menue et craintive, mais beaucoup trop curieuse, trop désireuse de s’informer sur les dernières heures de l’existence de Letitia.
Et, à cause de sa curiosité, le 31 mars 1896, elle avait suivi son amie dans la tombe.
Il connaissait chaque détail, chaque circonstance de ce qui lui était arrivé, à elle et aux autres.

4ème de couverture :
Et si un serial killer du XIXe siècle se réincarnait pour terroriser une calme et riche station balnéaire du New Jersey ?
Un Mary Higgins Clark où la peur et l’angoisse nous guettent au coin de chaque rue, au détour de chaque page.

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