Au pavillon des rochers, une bâtisse défraîchie aux parfums d’autrefois, vit une fratrie peu commune. Le beau et ténébreux Serge, la sensuelle Nathalie qui porte le surnom de Taïné et le benjamin Alexis. Serge et Taïné forment un duo courtois, complice, un peu incestueux aussi…
Ce petit monde insolite semble végéter au gré du temps dans une douce oisiveté. Jusqu’au jour où l’aîné, victime d’un accident de voiture, décède en laissant derrière lui Taïné anéantie et les lendemains qui suivent s’entourent d’une mélancolie insurmontable. À peine le prince Serge s’en est allé que l’équilibre de la famille est rompu. Taïné, défigurée s’envole vers New York pour y trouver de nouveaux horizons, un visage reconstruit d’abord mais aussi un nouvel entourage, en intégrant la Factory d’Andy Warhol. Tandis qu’Alexis livré à lui-même, nourrit ses perversités et se lie avec le déloyal et fourbe Donatien, et se lance à la conquête du monde littéraire. Il fera en outre la rencontre de Paul Morand et d’Aragon.
Un roman métaphorique où se côtoient le suspense doux-amer et l’enchantement. On se laisse porter par certains passages poétiques, les atmosphères qui exhalent l’alcool et la drogue. En revanche, les personnages sont lisses, dénués d’émotions. Le rythme de l’histoire s’essouffle rapidement et malgré une plume esthétique et limpide, l’auteur ne donne à ses héros ni sympathie ni reconnaissance. Ceux-ci se bornent à vivoter, promener leur langueur, entretenir leur perdition.
Chronique d’une désuétude annoncée… À lire peut-être, ou pas…
Les démons, de Simon Liberati, éd. Stock
Date de parution : 26 août 2020