Résumé
Dans les années 60, Hugo Pratt s’est installé en Angleterre, où il dessine une série assez longue de récits de guerre, sans véritable personnage principal, mettant en scène des combats héroïques ou des histoires de combattants sur la plupart des fronts de la Seconde Guerre mondiale. Loin du simple héroïsme habituellement de mise, Pratt s’est approprié les codes du récit de guerre pour mieux exprimer doutes, peurs et lâchetés de chacun, mais aussi l’amitié, le respect et l’intense solidarité qui unissent les frères d’armes.
La tonalité est populaire, mais de qualité, et le travail graphique décline une trame simple : une, deux ou trois images par page, pas davantage, sur des formats d’une soixantaine de planches.
Ces histoires de guerre sont autant de plaidoyers contre l’horreur des affrontements guerriers.
Notre avis
Les années 60 voient la Bande dessinée s’intéresser à la seconde guerre mondial et à ses héros, alors que les USA redécouvrent les Comics. Pratt, qui s’est installé en Angleterre, dessine et scénarise alors les combattants du conflit mondial, reprenant même parfois des séries connues ; dans des formats courts, il façonne avec son style incomparable les petites histoires de la grande histoire, des récits guerriers et violents où l’atmosphère nous plonge littéralement au cœur de l’action. C’est là tout le génie de l’auteur, nous entrainer dans le sillage de ces soldats … Un secret de fabrication qui vient de sa plus tendre enfance : « Durant mon enfance et mon adolescence, j’ai vécu immergé dans un univers exotique et fascinant. J’en ai retiré constamment des sujets historiques et des éléments pour mon travail » Hugo Pratt. Deux histoires dans cette première série « d’histoires de guerre ». Celle d’un équipage de char sur le front Egypto-Lybien et celle d’un héros de la R.A.F (Royal Air Force – ndlr) mêlé à une sombre histoire de vol d’or. L’action y est omniprésente et la lecture facilitée par le choix de la mise en page, simplifiée et aérienne pour notre plus grand plaisir. Nous avions connu « Ernie Pike », reporter de guerre en supervision des évènements, souvent dans le Pacifique, ou encore « Le Major Koïnsky », nous retrouvons cette fois des héros confrontés à la guerre. Le dessin est sobre et efficace avec toujours le même soucis du détail et enrichit deux histoires passionnantes. Enfin, et pour une fois, on pardonnera l’entorse faite à l’histoire par Pratt qui envoit sur le front un char surnommé « Le Goliath », en fait le Centurion, premier char de bataille britannique de l’après-guerre, souvent considéré comme l’un des meilleurs chars d’assaut britanniques de tous les temps. Conçu pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été déployé en Europe, mais trop tard pour le combat actif … A suivre …
En deux mots
Deux histoires de guerre magnifiées.
Jean-Claude Attali
Lien vers la page des Éditions ALTAYA de « Tout Pratt, Édition Collector »
Retrouvez les chroniques des albums précédents de la même collection sur notre site.
Info édition : ©Altaya 2018. © CONG SA, Suisse. Pour les histoire de la série Corto Maltese : Corto Maltese ® et Hugo Pratt