Anatomie : Des poèmes qui vous font de l’œil (ou du pied), Short Édition, « Nitro-Collection », 2020, 97 pages.
L’histoire
Aguicheur ? Un peu, on va pas se mentir ! Le pouvoir sensuel de la poésie est bien connu… Mais attention, du sensuel, oui, mais pas que !
En fait, ce petit recueil de poèmes est comme une planche d’anatomie, mais en mieux. Car plus que de montrer le corps humain à nu, la poésie parle des corps : ceux qu’on aime, qui meurent, qu’on touche ou qui nous portent…
Mon humble avis
Merci à Babelio et Short Édition pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une Masse Critique en échange d’une chronique honnête.
Je suis d’un œil l’activité de Short Édition depuis plusieurs années parce que j’avais été séduite par le concept de la fiction courte – qui a une présence assez restreinte en France dans la littérature, notamment comparé aux pays anglo-saxons – et par leurs initiatives innovantes. Je me rappelle m’être enthousiasmée sur leurs Distributeurs d’Histoires Courtes, qui impriment aléatoirement une histoire sur l’instant. Je l’avais testé une année lors de Livres Paris et il me semble que c’est une initiative à soutenir et propager.
Du coup, j’étais d’autant plus intéressée de découvrir leur première collection « Nitro-Collection », et comme je m’intéresse à la poésie, Anatomie était un bon début. Comme le nom l’indique, ce recueil présente des poèmes qui sont tous en rapport avec le corps humain, et sont relativement courts : la plupart tient sur une page de ce petit format (11 x 16), certains vont jusqu’à trois, rarement quatre. On y trouve 32 poèmes, d’une trentaine d’auteurs et autrices, de quoi découvrir des plumes et intentions différentes.
Les sujets abordés et esquissés sont divers et variés : l’amour, la tendresse, mais aussi la douleur et le dégoût, la mélancolie et la tristesse. J’ai été surprise d’être aussi touchée par un poème qui concerne (globalement) la maternité alors que cela ne me touche pas du tout personnellement. Mais finalement ce n’est pas si surprenant : une des merveilles de la littérature (et de la poésie) est bien de présenter et faire vivre des expériences qu’on ne connaîtrait jamais autrement.
« Je me suis réveillée ce matin
Avec une boule au ventre
Toute petite
Comme la pointe d’un couteau
Ça chatouillait
Ça grattait
Ça éraflait
Quelque part
Entre le cœur et le vide »
Extrait de « Tête d’épingle », de Stéphanie Bélanger
Si j’avais une petite remarque à faire, ce serait sur le manque d’informations concernant les poètes et poétesses : nous avons leur nom mais guère plus, j’aurai apprécié avoir par exemple des informations sur où suivre leurs productions, particulièrement quand un poème nous a touché. Mais avec le nombre d’artistes différents, c’est certain que ce ne serait pas une mince affaire.