Premières Lignes #24

Sans pitié ni remords

de Nicolas LEBEL

Nouveau billet pour ce rendez-vous hebdomadaire, initié par Aurélia du blog Ma Lecturothèque : les premières lignes d’un livre que j’ai lu, pioché au hasard (ou presque) sur mes étagères.
Si vous souhaitez participer aussi, n’hésitez pas à mettre un commentaire avec le lien de votre article pour que je puisse vous ajouter à la liste. 😉Premières Lignes #24

505 pages – Marabout – Poche – 08/2015

Mehrlicht exhala la fumée de sa Gitane. Il la sentit filer sur sa joue et s’évanouir derrière lui. Son pouls battait fort dans sa  gorge au rythme de ses pas sur l’allée de gravier. Son téléphone collé à l’oreille, il parvint enfin à l’arc de triomphe du Carrousel. Il examina l’ouvrage massif à la gloire de Napoléon Bonaparte, l’empereur qui avait mis l’Europe à genoux. Un monument de plus pour célébrer la guerre. Au-delà, le Louvre resplendissait sous la lumière crue d’un soleil pâle qui jouait avec les angles de la pyramide de verre. Le capitaine s’arrêta et tourna sur lui-même ; l’automne avait dépouillé les arbres et les buissons du jardin des Tuileries ; rien ne bloquait véritablement la vue. Parmi les quelques badauds qui allaient et venaient, il ne parvenait pas à identifier son interlocuteur. Pourtant il était bien au lieu de rendez-vous dans ce vaste espace presque vide.
– J’y suis ! Allô ? coassa-t-il, fébrile.
Il tira sur sa cigarette. Quelques touristes dévisagèrent en passant le petit homme fou qui criait au téléphone et se tournait en tous sens.
– Je sais, mon capitaine…
Le point rouge d’un viseur apparut sur sa poitrine et glissa doucement sur son pectoral droit. Mehrlicht sentit son souffle s’arrêter un instant.
– … moi aussi, je suis là.
L’officier de police n’essaya pas de repérer la position du tireur. Il aspira une longue bouffée de son mégot et l’envoya virevolter d’une pichenette. Il expira lentement la fumée de la Gitane, qui s’éleva dans l’air froid de novembre vers le ciel.

4ème de couverture :
9 novembre 2014. Le capitaine Mehrlicht assiste aux obsèques de son ami Jacques Morel. Quelques heures plus tard, un notaire parisien lui remet une enveloppe  contenant un diamant brut : l’oeil d’une statue dérobée au musée des Arts d’Afrique et d’Océanie dix ans plus tôt.
De leur côté, les lieutenants Latour et Dossantos sont appelés pour constater un suicide, puis assistent à la défenestration d’une femme qui avait réclamé la protection de la police. Les deux victimes avaient un point commun : elles travaillaient ensemble au musée.
La chasse au trésor organisée par Jacques vire alors au cauchemar. Que cherchent ces anciens légionnaires, qui apportent la guerre à Paris dans un jeu de piste sanglant jalonné de cadavres ?
Mehrlicht et son équipe ont quarante-huit heures pour boucler cette enquête sous haute tension, dans laquelle bouillonnent la fureur et les échos des conflits qui bouleversent le monde en ce début de XXIe siècle.

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

• Au baz’art des mots
• Light & Smell
• Les livres de Rose
• Lady Butterfly & Co
• Le monde enchanté de mes lectures
• Cœur d’encre
• Les tribulations de Coco
• Vie quotidienne de Flaure
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