Serge Joncour. (c) Jean-Luc Bertini/Flammarion.
#tousenlibrairies
Les dames du
prix Femina avaient fait savoir la semaine dernière que, contrairement à la majorité des prix littéraires français, elles maintenaient leur proclamation, estimant ainsi soutenir la librairie. Même plus, elles l'avançaient du mardi 3 novembre au lundi 2. Peut-être avaient-elles compris que le jour des élections américaines n'étaient pas le meilleur choix pour faire parler de littérature.
Leur verdict vient de tomber, communiqué par Livres-Hebdo que je relaie ici.
Le
prix Femina 2020 couronne
Serge Joncour pour
"Nature humaine" (Flammarion).
"Nous suivons Serge Joncour depuis longtemps", a réagi par téléphone la romancière Anne-Marie Garat, présidente du jury.
"Ce qui frappe chez lui c'est à quel point en tant que romancier et narrateur il arrive à nous transporter dans ce monde de la ruralité, son roman est d'une actualité absolue et cela n'a rien d'un retour à la nature, Serge Joncour a une connaissance profonde de son sujet. Son livre et la qualité qui l'accompagne ne peuvent que rencontrer le grand public."Le
prix Femina étranger récompense l'autobiographie en deux volets de
Deborah Levy,
"Ce que je ne veux pas savoir" et
"Le coût de la vie" (traduit de l'anglais par Céline Leroy, Editions du Sous-sol. L'autrice revient sur son enfance, évoque l'apartheid en Afrique du Sud, pays qu'elle a quitté, son père, militant de l'ANC emprisonné, ou encore l'Angleterre, son pays d'adoption. A travers son parcours, elle aborde les thèmes de la féminité, de la dépression et de l'écriture.
Pour Anne-Marie Garat, cette autobiographie
"davantage intimiste (par rapport au roman de Serge Joncour) se caractérise par sa sensibilité, qualité qui peut toucher de manière universelle." Le
prix Femina essai distingue
Christophe Granger pour
"Joseph Kabris ou Les possibilités d'une vie" (Anamosa). A travers la vie de Joseph Kabris, né vers 1780 à Bordeaux, l'historien évoque les choix imposés par la vie. Marin, chef de guerre, professeur de natation ou encore homme de foire, cet aventurier façonne sa propre histoire. De Nuku Hiva, île du Pacifique, où il a vécu durant sept ans à sa vie en Russie, son existence ressemble à une épopée.
Enfin, le jury du Femina a décidé de donner une
mention spéciale à
Charif Majdalani pour son
"Beyrouth 2020: journal d'un effondrement" (Actes Sud).
"Un livre là aussi dans l'actualité", note Anne-Marie Garat,
"qui rend hommage à un pays martyrisé."