Glory c’est l’histoire d’un viol. Celui d’une jeune fille de 14 ans, Gloria Ramirez, tombée entre les pattes d’un homme brutal et violent. De cette agression, elle ressortira profondément meurtrie et changée à jamais comme ce prénom que son agresseur n’a cessé de répéter et qu’elle ne veut plus jamais entendre prononcer. Gloria est morte cette nuit-là, Glory lui a succédé et c’est cette nouvelle version d’elle-même qui a trouvé refuge chez une voisine du lieu de l’agression.
Toute la ville ne parle plus que de ce viol présumé. Tandis que le procès de l’agresseur de Glory doit se tenir, les habitants d’Odessa sont divisés sur le sort à lui réserver. Après tout, la petite l’a peut-être cherché, elle en a peut-être fait tout un foin alors que ça n’était qu’une petite dispute d’amoureux. On ne sait jamais avec ces filles-là, ces Mexicaines qui crient au loup pour un rien.
Glory c’est l’histoire de toute une population qui juge un crime à l’aune de ses convictions. Entre racisme et sexisme ordinaires, de rares voies s’élèvent parmi les femmes d’Odessa. Et de femmes, il n’est question que de cela dans ce roman choral qui donne la parole à la victime mais aussi à celle qui lui est venue en aide, Mary Rose. Jusque-là c’est assez simple à suivre mais dès le troisième chapitre ça se complique : qui est Corrine, cette nouvelle venue dans le roman et qu’a-t-elle à voir avec l’agression de Gloria ? Et la jeune Debra Ann ? Et sa mère Ginny ? Au fur et à mesure que ces nouveaux personnages féminins sont introduits dans l’histoire, leur lien avec le drame se fait plus ténu. On s’éloigne du sujet, certains diraient que c’est pour mieux y revenir mais je ne partage pas cet avis. Après un démarrage en ordre, l’auteure s’éparpille et semble même parfois oublier l’objet de son livre. Rapidement mon intérêt s’est relâché, je n’ai pas compris de quoi on me parlait et surtout pourquoi l’auteure jugeait utile d’en parler. La vie des unes et des autres m’a trop peu intéressée car j’étais focalisée sur Glory et cherchais en permanence à voir où se situait le lien entre ces différents protagonistes et elle. J’ai passé tout le livre à chercher de la logique là-dedans et je ne l’ai pas toujours trouvée. Face à cette histoire aux contours de plus en plus flous, je me suis même agacée. Cette lecture a commencé à sérieusement me peser, j’ai eu beaucoup de mal à en venir à bout.
Quatorze ans. Si Gloria avait eu seize ans, ou si elle avait été blanche, il n’y aurait jamais eu la moindre ambiguïté morale, songe amèrement Corrine.
La lecture de Glory m’a rappelée celle de Sous les eaux noires de Lori Roy : un résumé alléchant, un démarrage réussi puis un enlisement rapide et à l’arrivée une promesse qui ne me semble pas tenue. Il y a une distorsion entre le drame central de ces romans, censé servir de colonne vertébrale à toute l’histoire et ce que l’on est amené à lire finalement. Et comme presque à chaque fois que je lis un roman qui n’est pas suffisamment structuré, je sors de cette lecture déçue avec la désagréable impression d’avoir perdu mon temps car je n’ai pris aucun plaisir sur l’instant et il ne m’en restera qu’un souvenir très vague à l’avenir.
L’ESSENTIEL
Glory
Elizabeth WETMORE
Editions Les Escales
Sorti en GF le 27/08/2020
320 pages
Genre : roman d’atmosphère
Personnages : Glory, Mary Rose, Corrine, Debra Ann et Ginny
Plaisir de lecture :
Recommandation : oui parce que la majorité des lecteurs l’ont aimé
Lectures complémentaires : Mon territoire de Tess Sharpe, Sous les eaux noires de Lori Royn Amelia de Kimberley McCreight, La saison des feux de Celeste NG
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Roman choral puissant et envoûtant, Glory met en scène les retombées d’une terrible agression dans une petite ville du Texas et donne la parole à celles que l’on n’a pas l’habitude d’entendre.
14 février 1976, jour de la Saint-Valentin. Dans la ville pétrolière d’Odessa, à l’ouest du Texas, Gloria Ramirez, quatorze ans, apparaît sur le pas de la porte de Mary Rose Whitehead.
L’adolescente vient d’échapper de justesse à un crime brutal. Dans la petite ville, c’est dans les bars et dans les églises que l’on juge d’un crime avant qu’il ne soit porté devant un tribunal. Et quand la justice se dérobe, une des habitantes va prendre les choses en main, peu importe les conséquences.
Elizabeth Wetmore n’hésite pas à sonder les tréfonds de l’âme humaine et livre un roman dur et âpre à la beauté mordante.
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire Glory
- Parce que la grande majorité des lecteurs l’ont adoré
- Parce qu’il traite de sujets graves et plus que jamais d’actualité
- Et… je sèche. Je vous conseille donc d’aller lire d’autres chroniques sur ce livre pour connaître les raisons de le lire
3 raisons de ne pas lire Glory
- Parce que l’on s’éloigne très vite du sujet
- Parce que c’est mou
- Parce que les personnages n’ont rien de fascinant
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