La légèreté

La légèretéLa légèreté de Catherine Meurisse, Dargaud

Pour résumer:

Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté.

Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s’extirper du chaos et de l’aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé – la beauté.

Afin de trouver l’apaisement, elle consigne les moments d’émotion vécus après l’attentat sur le chemin de l’océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.

Ce que j’en pense:

J’ai vu passer un nombre incalculable de fois ce roman graphique dans la blogosphère. Plusieurs fois, je me suis sentie attirée par cette lecture mais je n’osais sauter le pas. Allez savoir pourquoi ?

Pourtant, il y a de cela quelques semaines, juste après la mort tragique de Samuel Paty, je me suis décidée à sauter le pas. Fermer les yeux sur de telles tragédies ne les fera pas disparaître alors je me suis tout simplement dit que peut- être que de lire le récit de la reconstruction d’une des victimes de ces attentats me donnerait un peu d’espoir.

Catherine Meurisse nous narre donc avec des mots simples mais également beaucoup de sensibilité, son vécu autour des attentats de Charlie Hebdo. J’ai beaucoup aimé la façon avec laquelle elle décrit l’ambiance de travail dans la rédaction du journal. Chaque personnage a droit à son portrait, un mot doux et attendrissant. C’est donc avec beaucoup d’émotion que j’ai parcouru ces premières pages. Puis le drame éclate, frappant impitoyablement. Et là, Catherine Meurisse continue son récit. Elle met des mots sur l’innommable, parle de son ressenti, son mal être. Comment continuer à vivre dans un monde si violent ? Lentement, l’autrice nous raconte alors sa lente reconstruction. Car La légèreté est véritablement le récit de la reconquête de soi après un tel drame personnel. Avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité et de pudeur, Catherine Meurisse se reconstruit en partie sous nos yeux. Très vite, on comprend que ce roman graphique est comme une thérapie pour elle.

D’un point de vue esthétique, j’avoue que ce n’est pas le genre de dessin vers lequel je me tournerai forcément. Mais il y a une telle force dans cette BD que petit à petit, je me suis laissée séduire. Je me suis surprise à regarder longuement des planches et à observer les couleurs subtiles.

Finalement, Catherine Meurisse nous confie avec cette œuvre un des moments les plus douloureux de sa vie. Elle nous montre sa force de caractère et s’affirme en tant qu’artiste. Une vraie leçon.

La légèreté

La légèreté

Cette semaine chez Moka.

Un petit aperçu:

https://www.westory.fr/dargaud/lire-en-ligne/la-legerete/0/la-legerete?token=xRcwK6CARjo1ZRpcVJb7a8VYAZK7pIKd

Ma chronique en vidéo: