Pour résumer:
Une femme décide de tomber enceinte d’un inconnu pour combler son vide existentiel. La naissance de son enfant va la perturber et faire éclore la souffrance qui germait en elle depuis son enfance. Un roman qui brise l’omerta sur l’accouchement et ses suites.
Ce que j’en pense:
Je ne savais pas à quoi m’attendre. Lorsqu’un auteur vous confie son premier roman, c’est un peu comme son bébé qu’il vous confie. La tâche est d’autant plus dure que vous êtes en charge de le lire avec un œil critique afin de donner votre opinion dessus. J’aime à découvrir de nouvelles plumes et avec Fièvre de lait, c’est celle de Yasmina Behagle qui s’est offerte à moi.
Dans ce roman, nous découvrons Delphine, une jeune femme à l’enfance compliquée. Blessée par la vie, toujours en recherche d’un regard positif, elle tente en vain d’atteindre la perfection sous le regard inquisiteur de sa grand-mère. Mais quel amour peut être aussi inconditionnel que celui d’un enfant? Delphine décide alors de tomber enceinte d’un inconnu et d’élever seule ce bébé sur lequel elle mise tant.
L’histoire de Delphine m’a tout simplement fascinée. Je crois d’ailleurs que c’est plus le personnage de Delphine que l’histoire en elle même qui a eu cet effet sur moi. Tout au long de ma lecture, j’ai suivi cette femme. Dès les premières pages, elle nous touche par sa fragilité et son envie désespérée de sauver les apparences. Lorsqu’elle prend la décision de devenir mère célibataire, on se questionne avec elle. On a envie de la cajoler, qu’elle se confie et de fil en aiguille sans s’en rendre compte, Delphine devient une amie. On la suit, témoins silencieux de ses décisions. On a parfois envie de lui dire de ne pas faire quelques chose, parfois on a envie de la rassurer, de la rebooster. Et pourtant, nous n’avons aucun pouvoir sur sa vie… C’est cela qui est terrible! Car, ce personnage auquel on s’attache, va vite sombrer doucement. Les signes de la dépression sont là, on les voit poindre insidieusement mais nous n’y pouvons rien. J’ai pleuré de rage avec Delphine, j’ai repris espoir et j’ai moi aussi sombré jusqu’à la fin du roman. Parlons-en de la fin… Je crois que je vais avoir du mal à m’en remettre…
De son écriture précise et agréable, Yasmina Behagle décortique les sentiments profonds de cette femme en perdition. Les mots sont d’une justesse étonnante. La fin du roman contient, selon moi, quelques maladresses stylistiques mais cela ne gâche en rien l’ensemble qui a su véritablement me séduire.