Résumé
Georges, commercial sillonnant la France, tombe en panne de voiture. Derrière des feuillages, apparaît le nom d’une petite commune de Dordogne, où il va échouer pendant trois longs jours, le temps que sa tire soit remise d’aplomb. L’occasion pour lui de découvrir Chamiers, petite bourgade à l’apparence morne, avec son pmu, ses barres d’immeubles où il va séjourner, ses jardins ouvriers nourris au jus pas très bio d’une usine de produits chimiques… mais aussi, derrière cette façade banale, des artistes en résidence, des personnalités atypiques, un monde insoupçonné plein de vie hors des clous du monde « normal », des histoires de mouton perdu et d’un Raël de passage.
Pierre Maurel, artiste en résidence à Chamiers sur plusieurs mois, donne une vision très personnelle de la vie d’une bourgade près de Périgueux, par le prisme du film Le Passe-montagne de Jean-François Stevenin.
Notre avis
Pierre Maurel est né à Narbonne en 1977 et commence la Bd en parallèle de petits boulots à l’orée des années 2000. Après avoir été pigiste, il atterrira finalement à Bruxelles pour y partager un atelier avec d’autres âmes perdues (We should be drawing). Il a publié IBA dans le label Professeur Cyclope. Après avoir raconter la mouise sociale des années 2000, il est parti vivre à Toulouse pour dessiner La Prof et l’Arabe, une histoire du peuple de gauche … Il revient à ses premiers amours en sortant aux Requins Marteaux « Passe Misère » dans la collection Transhumance et accède à la postérité grâce à l’obtention des clés de Chalmiers-Chamounieix pour service rendus en 2029 et est enterré vivant au Panthéon deux and plus tard à la demande du Président de la République, Patrick Sebastien. Pour revenir à Georges et ses tribulations, c’est un peu dans cette histoire comme dans l’effet papillon. Les conséquences incertaines de trois jours étonnants suite à une simple panne de voiture … Des rencontres, parsemées de personnages ordinaires et farfelus qui l’impactent plus qu’il ne l’imagine. Entre picole et gastronomie, vies croisées et mouton à dessiner, pardon, à sauver d’une mort certaine, notre héros, finira bien par repartir avec le sentiment légitime d’avoir touché du doigt une vie plus simple et moins imposée ; la simplicité des aventures de Georges, commis voyageur, cache bien plus que une panne se transformant en aventure. En effet, il y a dans ce récit, bien plus que l’on ne peut y voir. Le temps qui passe et qui nous interdit de sortir des sentiers battus, les poncifs sur la vie et en vérité une philosophie bien plus positive que le titre de cet album. Une belle pièce pour apprendre à regarder différemment nos vies, la vie et les chemins tortueux qu’elle emprunte parfois.
En deux mots
Un remake du film de Stevenin à la sauce Maurel et loin du Jura !
Jean-Claude Attali
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