La série culte d’Armistead Maupin n’a pas terminé de séduire (comment le pourrait-elle de toute façon ?), après les romans, donc, les romans disponibles à l’écoute, la série télévisée, voici la bande dessinée ! Et elle est française ! Isabelle Bauthian et Sandrine Revel ont trouvé comment scénariser et illustrer un univers sacré.
L’essence des personnages est là, les choix de leurs moments clés et les détails à observer sur les planches sont parfaits. Dans les mots, dans les expressions des visages, dans les couleurs, à l’arrière plan, grâce aux objets, Tales of the City est vraiment là. Comme dans les romans, de courtes scènes présentent les protagonistes et leur existence. Ceux-ci font partie d’une toile géante, sont liés d’une manière ou d’une autre. Ils ne sont pas de la même catégorie sociale mais tous souffrent de ce que l’on attend d’eux. Entre pression et libération de l’âme et du corps, il donnent différentes ambiances au récit, touchent, exaspèrent, sont mystérieux, surprenants. Ils sont à tout jamais de vrais guides pour les lecteurs.
Les événements de ce premier tome sont les suivants. Mary Ann Singleton décide, contre toute attente, de rester à San Francisco alors qu’elle n’y a passé que quelques jours de vacances. Elle emménage au 28 Barbary Lane, tenu par Ann Madrigal. Elle y fait la rencontre de Mona et de Michael. Mary Ann trouve également un emploi. Venant tout droit de Cleveland, elle découvre une nouvelle façon de vivre, ne serait-ce que lorsque sa logeuse lui souhaite la bienvenue en accrochant un joint à sa porte (« Interdiction de prévenir ta mère ! ») ! Coke ne veut pas dire « Coca-Cola » ; et c’est l’époque des Quaaludes et des « sprays d’hygiène féminine ».
Tales of the City, c’est aussi l’histoire de Dede et de Beauchamp, le couple malheureux ; de Jon, le gynécologue amoureux de Michael ; et une petite partie de la si grande histoire de Mrs Madrigal ! Elle entretient ici une liaison magnifique, elle est aussi généreuse que secrète. Dans ce premier épisode, Bryan Hawkins tente des approches avec Mary Ann. Celle-ci est occupée avec un inquiétant vendeur de vitamines qui occupe l’appartement sur le toit.
Merci à Isabelle Bauthian et à Sandrine Revel pour avoir choisi d’adapter ces romans. Merci aussi pour avoir dessiné Armistead, à table, à la cent-quatrième page. En espérant que ceux qui découvriront cette histoire (enfin, plutôt toutes ces histoires!) tomberont amoureux et que ceux qui vivent déjà avec ces magnifiques personnages en eux retrouvent ici leurs amis.
Présentation de l’éditeur :
San Francisco, fin des années 1970. Mary Ann Singleton débarque dans la baie après avoir quitté son Ohio natal. Elle trouve refuge dans une pension familiale au 28 Barbary Lane. La propriétaire, Madame Madrigal est, disons, pittoresque mais materne ses locataires avec une inépuisable gentillesse. Et ils en ont tous bien besoin, car « s’il ne pleut jamais en Californie, les larmes en revanche peuvent y couler à flots ». Mary Ann va devoir s’adapter à cette nouvelle vie, Mona vient de perdre son emploi, Michael cherche l’homme de sa vie…
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L’autobiographique d’Armistead Maupin :