Rivages Poche – 2019 – 176 pages
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C’est l’histoire d’un navire de pirates qui fait naufrage en plein milieu d’une forêt tropicale. Des Européens naufragés en plein coeur des Caraïbes. C’est l’histoire d’un capitaine fou agrippé à son trésor… jusqu’à la mort.
Dans le petit village qui voit le jour pas loin du naufrage, la légende du trésor du capitaine Henry Morgane va infuser et se propager dans les esprits ; les explorateurs et chercheurs d’or se succèdent pour espérer mettre la main sur le butin. Tous passeront par la ferme de la famille Otero et leur plantation de canne à sucre. Parmi eux, Severo Bracamonte, dont la motivation égale la laideur. Il propose a la famille Otero de lui offrir le gîte le temps qu’il trouve le trésor ; il leur promet de leur en donner une partie.
Au début, Serena ne supporte pas cet homme avide et fasciné par l’or. Si Severo fouille la terre à la recherche d’or, Serena la fouille à la recherche de trésors végétaux ; passionnée de botanique, elle récolte, confectionne des herbiers, réalise des croquis et se sent à sa place. Deux êtres que tout sépare et qui, pourtant, vont se trouver.
La beauté de l’écriture m’a tout de suite saisie ; imagée et poétique – chargée de couleurs et de saveurs – elle nous offre un aller simple pour les Caraïbes. Je me suis laissée transporter par le talent de conteur de Miguel Bonnefoy sur ces terres où le destin s’abat cruellement et où la richesse se révèle trompeuse… Sucre noir est un conte terrible, qui oscille sans cesse entre noirceur et luminosité et qui nous ferre du premier au dernier mot.