Ce livre me donne l'envie folle de me replonger dans les traités gastronomiques, les traités botaniques et les traités horticoles assez rapidement pour en extirper la substantifique moelle. On y trouve tous les éléments d'un bon roman historique avec moult détails et informations (recettes en tout genre, description du fonctionnement de l'université de Montpellier au XVIe siècle, la peur de la Peste bubonique, les premières dissections, les remèdes de simples et de thériaques, et puis une histoire plus sociale a avec les discriminations contre les Juifs et les Réformés protestants...). C ette historienne de la gastronomie a le don de nous rendre encore plus curieux sur la vie à la Renaissance. Qui, soit dit en passant, est ma période de spécialisation en master.❤❤❤
Néanmoins, quelque chose me chiffonne... c'est ce défaut que je trouve dans beaucoup de romans historiques : celui de plaquer l'érudition de l'auteur/l'autrice dans les dialogues des personnages afin d'éviter les grands passages descriptifs. Je préfère les longs paragraphes de description mêlés à la narration que des centaines de phrases qui racontent et contextualisent la Renaissance dans les paroles des personnages. Cela rend les dialogues peu crédibles et moins efficaces.
Pourtant, c'est un roman qui se dévore ! On y rencontre des figures du XVIe siècle ayant véritablement existé : figures de savants, médecins, apothicaires, botanistes, universitaires réputés (Guillaume Rondelet, Olivier de Serres, Ulisse Aldrovandi, Gabriel Fallope, Nostradamus...), et tout cela dans les bruissements des palais, la puanteur des rues, et l'énergie des villes renaissantes... Vous lisez en apprenant, et pour ma part, j'ai lu en retrouvant tout le sel de ma passion pour ce thème de recherche, quel bonheur !