Il y a quelques années, je suivais assidument les sorties VO et notamment par le biais de la Owlcrate (box américaine à laquelle j'étais abonnée). J'avais ainsi eu l'occasion d'avoir une édition reliée du Prince Cruel. Les circonstances ont fait que je n'avais pas pris le temps de lire ce premier tome, qui pourrait me faisait vraiment envie. Et lorsque j'ai appris la sortie en français de cette nouvelle série de Holly Black, je me suis dit que j'allais attendre la traduction. C'est finalement un peu après tout le monde que je découvrir ce premier tome du Prince cruel mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Et je dois dire que j'ai clairement savouré cette lecture, tranquillement, de mon côté.
Le prince cruel nous plonge dans un univers de fantasy Young Adult dans lequel nous sommes en présence du monde Fae dans sa globalité. Créatures surnaturelles à la fois surprenantes et pas forcément "gentilles" vivent en parallèle des humains. Jude et ses sœurs auraient pu vivre dans le monde dans lequel nous vivons mais très jeunes, leur famille a vécu le pire et les trois sœurs se sont retrouvées en Terrafae.
A dix-sept ans, Jude est bien décidée à prendre son destin en main. Elle n'est certes qu'une humaine mais veut montrer à tous qu'elle peut être bien plus que ça et surtout maîtresse de son destin. Elle n'avait juste pas prévu de se mettre à dos le Prince Cardan, qui prend un malin plaisir à la ridiculiser et la brutaliser à chaque occasion... Entre intrigue politique et coups bas, Jude va devoir se méfier de l'eau qui dort pour survivre et surtout se faire une place.
Lorsque j'ai commencé ma lecture du Prince cruel, j'étais assez intriguée. L'autrice, Holly Black nous plonge dans son univers dès les premières lignes. Ames sensibles s'abstenir car si Jude, notre personnage principal a dix-ans, ce qu'elle traverse - déjà jeune - n'est clairement pas de la rigolade. Coups montés, meurtres, magouilles et manipulations sont de mises et autant vous dire que l'autrice n'y va pas de main morte avec son héroïne.
Mais c'est là toute la force de ce premier tome. Jude est une héroïne qui, bien que rongée à l'intérieur par la peur, ne se laisse pas abattre, bien au contraire. Elle se relève, se montre courageuse et va au delà de ce qu'on attend d'elle. Se battre ne lui fait pas peur, s'attaquer à un Prince non plus, car quand il est question de défendre les autres et en particulier sa sœur jumelle, Jude ne reculera devant rien. Ce que j'ai également apprécié dans cette héroïne, c'est qu'elle n'est pas infaillible. Tout ne coule pas de source parce qu'elle est l'héroïne principale. Des erreurs elle va en faire et se relever toujours plus forte.
Alors c'est vrai, le début peut paraître assez complexe, un peu lent mais personnellement, je l'ai trouvé très bien. En fantasy on peut voir bien pire et surtout beaucoup plus long en terme de descriptions. Ce premier tome pose les bases de l'histoire qui va petit à petit monter en pression jusqu'à le toute dernière page.
Comme son nom l'indique, Jude va devoir faire face à un "ennemi" plus que redoutable. Le Prince Cardan ne joue clairement pas dans la même cour. Il est cruel, agit comme le Prince qu'il l'est et cache plutôt bien son jeu. Même si on se doute que derrière cette arrogance et cette façade se cache quelque chose de tout autre. Et c'est d'ailleurs ce que va découvrir notre héroïne au fil du temps. D'ailleurs, j'en profite pour glisser que le schéma Ennemies-to-lovers, est celui que je préfère, alors j'étais ravie.
Côté personnages secondaires, je ne vais pas vraiment pouvoir en dire trop pour que vous gardiez un maximum le suspense si ce n'est que j'avais vu venir bon nombre d'entre eux. Jude va apprendre à ses dépends que les alliés et les ennemis ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Et j'avoue avoir deviné cette partie de l'intrigue assez rapidement.
Fort heureusement, l'autrice tire son épingle du jeu avec un univers riche et complexe qui n'a pas fini de nous surprendre. Et notamment en terme d'intrigue politique. Car comme son nom l'indique, la trilogie traite de royauté et des princes, nous en avons à revendre. Et lorsqu'il s'agit de monter sur le trône, les liens familiaux deviennent fragiles. Je dois dire que je me suis laissée embarquée par ce tumulte de rebondissements et de complots en tout genre.
Et que dire de cette fin ? Une fin comme celle-ci devrait être interdite à moins d'avoir sous la main la suite de l'histoire. Non parce que lorsque je vous disais que la tension montait petit à petit je ne plaisantais pas. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Holly Black sait terminé son premier tome sur un rebondissement digne de ce nom et qui ne peut que nous donner envie de foncer, courir, sur la suite ! Monde cruel... je vais devoir prendre mon mal en patience pour attendre le second tome du Prince Cruel, prévu en France pour 2021...