Le géant Gargantua naît par l'oreille gauche de sa mère après onze mois de gestation... On le voit, dans Gargantua, il ne faut rien prendre au sérieux, ni les aventures du géant débonnaire, ni les rencontres qu'il fait, occasion d'une réjouissante galerie de portraits : Grandgousier et Gargamelle, ses parents, grands amateurs de tripes ; Thubal Holoferne, son premier précepteur, qui lui apprend à réciter l'alphabet à l'envers ; maître Janotus de Bragmardo, doyen de la très sérieuse Faculté, délirant en latin, ou encore Frère Jean, plus prompt à se battre qu'à suivre la messe.
Pourquoi ce livre ? Les profs de fac (mais pas que) ont le bon goût de faire commencer une saga par le second et dernier tome. Toujours dans l’optique de réduire mon nombre de sagas en cours, j’ai décidé de reprendre celle-ci, surtout que ça me fera un classique - ça me rappellera des souvenirs !
Je dois dire que j’avais vraiment aimé la suite, Pantagruel, qui me laisse un souvenir déluré et loufoque. Je me souviens avoir souri voire ri en le lisant, et le cours sur ce livre s’était avéré passionnant, plein d’aventures et de cocasseries.
C’est donc une déconvenue, une déception pour moi de voir que la magie n’a pas pris autant avec Gargantua… Peut-être est-ce parce que je l’ai lu en tant que livre loisir et non plus comme lecture imposée pour les cours, de fait je ne suis pas habituée aux classiques pour le plaisir et je l’ai trouvé un peu long et confus.
Confus, c’est bien le ressenti qui m’a accompagnée du début à la fin. Les choses se déroulent vraiment très, trop vite et j’avais du mal à retenir le nom des personnages et leur lien par rapport au personnage éponyme. Il en va de même pour les peuples et communautés que le géant rencontre sur sa route, que j’oubliais sitôt qu’on les quittait - sauf qu’une partie d’entre eux revient plus tard dans le déroulé de l’intrigue ! Je pense qu’il m’a manqué le côté aventureux de Pantagruel, où pleins d’événements inattendus et de péripéties loufoques pimentaient le récit.
Le début m’a également surprise car François Rabelais intitule son chapitre “généalogie” et invite ensuite le lecteur à lire le tome suivant pour avoir le déroulé complet des ancêtres jusqu’au présent. Aujourd’hui, ce genre de choix scénaristique serait choquant…
Je n’ai pas aimé le personnage de Gargantuel, que j’ai trouvé trop nébuleux, sans saveur. Seul le passage sur sa naissance m’a amusée, et on ne peut pas dire que ce soit essentiellement grâce à lui.
Le style, sans être accessible pour un jeune lecteur, est plaisant et très compréhensible. Je suis même surprise de constater que j’aurai pu le lire en ancien français : la lecture aurait été plus longue (ce dont je n’avais pas envie vue la déception) mais les correspondances entre l’ancien français et le français moderne rendent la chose assez compréhensible.
Je suis contente de l’avoir lu car c’est tout de même un pilier de notre culture mais je ressors déçue car ce roman ne m’a suscité aucune curiosité, aucun effet au cours de cette lecture. Je pense que dans le temps je ne garderai aucun souvenir de cette lecture, si ce n’est l’ennui, pour ne me rappeler que les bons moments de sa suite Pantagruel.
12/20
Les autres titres de la saga :
1. Gargantua
2. Pantagruel
- saga terminée -