Seconde moitié du dix-neuvième siècle. Anne Shirley a 11 ans et est orpheline. C’est elle qui se retrouve à attendre sur le quai de la gare alors que Marilla et son frère Matthew voulaient accueillir un garçon pour les aider à la ferme. À peine est-elle assise aux côtés de Matthew dans le chariot qui les ramène à Green Gables qu’elle parle, parle, parle, pose des questions et met devant les yeux de l’homme une nouvelle version du monde. Car lorsqu’elle se trouve sur « L’Avenue », Anne l’appelle « le chemin blanc des délices ». L’étang des Barry, lui, devient le « Lac scintillant ». Anne déborde d’imagination, elle l’utilise pour rêver à une vie meilleure, pour embellir chaque moment de ses journées qui peut l’être grâce à la force de son esprit, pour inventer des histoires, pour rêver à sa vie future.
Tout d’abord décontenancés, Marilla et Matthew tombent immanquablement sous le charme de Anne, cette petite fille dynamique, brillante et touchante. Marilla comprend vite que les familles qui ont accueilli Anne jusque là l’ont exploitée, lui laissant sur les bras tâches ménagères, bébés et jeunes enfants. Cette femme, qui ne pensait pas pouvoir ressentir d’instinct maternel un jour, décide d’éduquer Anne comme si elle était sa propre fille et l’aime rapidement comme si elle était sienne. Même si, évidemment, les sentiments ne se montrent jamais chez Marilla.
Anne découvre le rythme de Green Gables (elle a enfin une maison !), apprend la religion sérieusement (enfin, à sa manière), va à l’école. Autant dire qu’elle ne ressemble à aucun de ses camarades. Tous l’aiment cependant. Surtout sa meilleure amie, Diana, avec laquelle elle vit de grandes aventures. Surtout tante Joséphine, qui n’a jamais rencontré une telle enfant. Surtout Gilbert Blythe dont Anne ne veut plus entendre parler depuis qu’il s’est moqué de sa chevelure rousse. Cela va durer des années… Jusqu’à ce que Anne soit devenue une jeune femme prête à voler de ses propres ailes.
Anne de Green Gables est un classique de la littérature pour la jeunesse. Il ne s’agit pas ici de sa première publication en France. L’ouvrage est déjà connu sous le titre Anne, ou les illusions heureuses, Anne et le bonheur ou encore Anne, la maison aux pignons verts. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture en propose une nouvelle traduction en 2020 dans sa collection Monsieur Toussaint Laventure. Début 2021, est prévue la parution de Anne, d’Avonlea, le deuxième tome de la série consacrée à Anne Shirley.
Que dire de Anne de Green Gables à part que c’est un livre merveilleux ?
Anne est un personnage extraordinaire, qui transmet une énergie incroyable. Ses péripéties sont drôles : elle peut laisser brûler un repas car elle a eu une idée de poème, se retrouver avec les cheveux verts, rendre ivre son amie sans le savoir ou faire un gâteau au liniment ! Son évolution est extrêmement émouvante. Elle ne s’aime pas physiquement (elle a quand même un joli nez !), veut être aimée, a peur de perdre ce qu’elle a, travaille dur et progresse incroyablement à l’école. Le lecteur la suite lorsqu’elle est enfant, adolescente puis une adulte remarquable. Il a fait une grande rencontre qui l’accompagne désormais pour toujours.
Présentation de l’éditeur :
Cheveux désespérément roux, visage constellé de taches de rousseur, Anne Shirley est une petite fille curieuse, pleine d’énergie, souvent perdue dans ses pensées, parfois d’une gravité solennelle, sans aucun doute intemporelle. Difficile de résister à ce petit bout d’humanité de onze ans parfaitement imparfait, héroïne d’une série de romans qui a su conquérir des millions de lecteurs à travers le monde, Anne de Green Gables, écrit par Lucy Maud Montgomery, et dont le premier tome parut en 1908. Orpheline à l’esprit vif, à l’imagination sans bornes et qui adore employer de « grands mots », Anne se retrouve par erreur chez Marilla et Matthew Cuthbert qui attendaient un garçon pour les aider à la ferme. Féministe involontaire, romantique impénitente, elle est impulsive, dramatique, maline, drôle, et telle une authentique naïve, elle va bousculer le calme et la monotonie de la vie à Green Gables, en semant partout joies et rêveries, en dénichant la beauté dans les moindres recoins, en ne s’exprimant qu’en points d’exclamation, même dans « les affres du désespoir ». Parce que l’existence d’Anne a aussi une face sombre, hantée par la mort de ses parents et les abandons, qui lui donne son énergie folle, parfois hallucinée, et qui rend son idéalisme et son indignation si poignants et si convaincants. Si le regard d’Anne transcende le monde sur lequel il se pose, Anne de Green Gables, c’est la transformation magique, presque mystique, que seul l’amour peut opérer sur les hommes et les femmes. C’est l’histoire d’une petite fille qui parvient à se faire aimer de tous (Josie Pye exceptée), et de nous les premiers.
L’héroïne de Mucy Maud Montgomery a été vue à la télévision, transposée dans des comédies musicales ou dans des pièces de théâtre. L’adaptation la plus récente est la série produite par Netflix sous le titre Anne with an E.
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