Editions de l’Olivier – août 2019 – 256 pages
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Depuis deux ans, Paul Hansen est incarcéré dans une prison provinciale de Montréal. Il partage sa cellule avec Patrick Horton, un Hell’s Angel qui purge une peine pour meurtre. Horton s’avère être un drôle d’énergumène, qui fait frémir les autres et mais a pris Paul sous son aile ; il lui offre ses confessions les plus intimes, ponctuées de jurons, sur la lunette de leurs toilettes communes.
Mais les vrais compagnons de Paul sont les fantômes de son passé ; Winona, sa femme. Nouk, sa chienne. Le pasteur, son père… Un passé qui revient le hanter sans cesse. Comment en est-il arrivé là ? Lui, devenu à 35 ans la bonne fée de l’Excelsior, un immeuble de propriétaires aisés. Pour eux, il est « le superintendant, le concierge, le factotum, l’infirmier, le confesseur, le jardinier, le psychologue, l’électronicien, le plombier, l’électricien, le cuisiniste, le chimiste, le mécanicien, bref l’honorable gardien de ce petit temple dont je possédais presque toutes les clés, dont je connaissais tous les secrets. » Pendant 26 ans, Paul endosse tous les rôles, avec le sourire. Jusqu’à ce que le directeur de l’établissement change.
Le roman alterne passé et présent – on découvre un Paul aux origines danoises assez attachant, un anti-héros qui pourrait être vous comme moi. Il évoque ses souvenirs d’enfance, raconte ses parents, leur rencontre, leur séparation. Chapitre après chapitre, les murs de la prison s’effacent pour laisser place au passé, entre ironie et drame.
Un roman doux amer – savant cocktail d’ironie et d’émotion – que j’ai dégusté paisiblement, savourant l’humour toujours subtil de Jean-Paul Dubois.