Editions Le Bélial’ 2019
Quatrième de couv’ :
« C’est la fille coiffée style Halloween. Coupe Morticia Addams, teinture noir de jais, mèches orangées asymétriques. Elle a vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Une femme-enfant, songes-tu, qui dévore des biographies d’empoisonneurs célèbres et s’est affublée des piercings les plus douloureux du marché. De la chair à goth typique. Pourtant, une fois passé les cheveux, les robes vintage, la bague-araignée au ventre de perle, les tatouages sur les mains (un crâne de vampire, un cœur humain) et le maquillage outrancier, tu remarques que son visage est empreint d’une douceur et d’une sensualité maternelles qui semblent trop vulnérables pour participer de ce monde moderne… »
Elle a pour nom Abi — diminutif d’Abimagique. Elle est volupté, sensualité, violence aussi, parfois. Le monde court à sa perte, elle en est convaincue, mais elle dit avoir le pouvoir de sauver ce qui peut l’être… Elle est impénétrable. Possible qu’elle soit Cybèle, Magna Mater, femme sorcière tellurique. Possible aussi que le temps soit venu ; celui du sacrifice…
Mon avis :
Une petite novella ça se glisse entre deux lectures tout facilement du moment qu’on y pense ^^
- L’intrigue :
Le récit nous parvient par le biais du compagnon d’Abi mais dans une forme particulière car l’histoire nous est rapportée à la deuxième personne du singulier ce qui est peu banal. Cette jeune femme mystérieuse obsède notre narrateur au point qu’il va se couper de tout lien avec son ancienne vie pour se consacrer entièrement à cette relation ambiguë, tantôt douce, tantôt violente, cette fin du monde prophétisée par Abi est-elle réelle ou sort-elle d’un esprit dérangé ?
- Abimagique :
Abi surnom de Abimagique, est une jeune femme d’une vingtaine d’années au look gothique mixé à celui de sorcière païenne. Elle parait hors du temps, comme si rien ne pouvait l’atteindre et cette aura mystique obsède notre narrateur qui va trouver le courage de l’aborder puis d’entamer une relation avec elle pour très vite emménager dans sa maison. Elle nous est présentée comme voluptueuse, masseuse pour personnes handicapées, reine du sexe tantrique et aussi ouverte à toutes sortes de mysticismes, des herbes séchées parsèment son intérieur, des bougies, des runes…
Mais il y a aussi un autre versant plus inquiétant de sa personnalité avec un manque total de communication, son mépris des autres, son activité auprès des personnes handicapées qui a l’air d’être une façade pour des rituels étranges aux conséquences graves, sa violence envers son compagnon s’il émet des doutes sur son comportements ou demande des explications.
En bref, j’ai bien aimé ce récit d’une déesse Cybèle incarnée par le personnage d’Abi qui tente de sauver notre monde de notre bêtise comme de celle d’entités plus importantes en essayant d’apaiser la Nature par ses rituels magiques, un récit fantastico-horrifique comme l’était la première novella que j’ai lu de Lucius Shepard, Les Attracteurs de Rose Street.
D’autres avis chez : Boudicca, Laird, Aelinel, Apophis, Orion, Celindanae.
Bonne lecture !