Les cerfs-volants, Romain Gary

Par Lacueilletteduneroussette

Hello tout le monde !!

J’espère que vous allez tous très bien en ce mercredi à quelques jours de Noël, je ne sais pas où vous en êtes dans la préparation des cadeaux et du repas mais je suis sûre que vos fêtes seront à la hauteur ! De mon côté, on fait quelque chose d’assez simple avec juste mes parents et mes frères et ma soeur et ça me va très bien Vu les périodes compliquées que nous enchaînons, cela ne fait pas de mal d’être avec ceux que l’on veut et chérit.

Ce mois de décembre a été assez chargé, je n’ai donc pas pu écrire autant d’articles que je le souhaitais mais il y en a eu plusieurs donc je suis contente. À ce propos, cela fait plusieurs articles que je ne vous ai pas fait de chronique littéraire donc en voici une nouvelle. C’est sur le roman de Romain Gary Les cerfs-volants. On n’est pas du tout dans un thème festif puisque cela parle de la Seconde guerre mondiale mais ayant terminé ma lecture il y a un mois j’avais extrêmement envie de vous en parler en 2020.

Résumé :

Auteur : Romain Gary

Genre : Contemporain

Édition : Folio

Année : 2013 (première publication en 1980)

Nombre de pages : 384 pages

Pour Ludo le narrateur, l’unique amour de sa vie commence à l’âge de dix ans, en 1930, lorsqu’il aperçoit dans la forêt de sa Normandie natale la petite Lila Bronicka, aristocrate polonaise passant ses vacances avec ses parents. Depuis la mort des siens, le jeune garçon a pour tuteur son oncle Ambroise Fleury dit « le facteur timbré » parce qu’il fabrique de merveilleux cerfs-volants connus dans le monde entier. Doué de l’exceptionnelle mémoire « historique » de tous les siens, fidèle aux valeurs de « l’enseignement public obligatoire », le petit Normand n’oubliera jamais Lila. Il essaie de s’en rendre digne, étudie, souffre de jalousie à cause du bel Allemand Hans von Schwede, devient le secrétaire du comte Bronicki avant le départ de la famille en Pologne, où il les rejoint au mois de juin 1939, juste avant l’explosion de la Seconde Guerre mondiale qui l’oblige à rentrer en France. Alors la séparation commence pour les très jeunes amants…
Pour traverser les épreuves, défendre son pays et les valeurs humaines, pour retrouver son amour, Ludo sera toujours soutenu par l’image des grands cerfs-volants, leur symbole d’audace, de poésie et de liberté inscrit dans le ciel.

Mon avis :

Dans l’université où je suis, Romain Gary y a fait sa première année de droit et une plaque commémorative à son nom figure dans le grand hall. Je passe souvent devant et je me suis dit que cela pourrait être une bonne idée que de lire un livre de cet auteur. La Promesse de l’aube est son titre le plus connu mais je le lirai plus tard. Quelques jours avant de repartir dans ma ville étudiante, je suis allée à la bibliothèque et le hasard a fait que dans les étagères il y avait Les cerfs-volants. Je ne connaissais pas mais je me suis dit que ça serait l’occasion de tester. D’autant que ce n’est pas le livre le plus connu de toute sa bibliographie.

L’histoire débute dans les années 1930, Ludo, 10 ans, vit chez son oncle Ambroise Fleury qui passe son temps à construire et à faire voler des cerfs-volants. Il rencontre fortuitement et de manière hasardeuse une fille d’un an de plus que lui, Lila qui deviendra au fil de sa vie son grand Amour. En 1939, la guerre éclate, elle est en Pologne, lui en France.
Ce roman conte l’histoire d’amour entre deux êtres séparés par la guerre mais le tout mélangé à une forte dose d’Histoire. Romain Gary a vécu la guerre puisqu’il était aviateur et au travers des différents personnages, il raconte la réalité de ce qu’il s’est passé. On a le patriotisme français, l’avant-guerre, la période de la Seconde Guerre mondiale et un bout de l’après-guerre.

J’ai déjà lu plusieurs romans et biographies sur cette période horrible que fut la Seconde Guerre mondiale, mais jamais je n’en avais lu du côté français avec le quotidien raconté, la résistance, la peur, les actions et les actes de chacun pour s’en sortir. On est aujourd’hui tous au courant des atrocités qui ont été faites dans les camps de concentration mais en France on en entendait peu parler et cela est bien mis en avant, personne ne savait ce qu’il se passait… L’écriture, poétique et d’une beauté infinie, est lourde de sens et d’engagement, la métaphore sur les cerfs-volants est d’une somptuosité inégalable, le parti pris sur les Allemands et les nazis est rempli d’humanité. Il est vraiment démontré que le plus monstrueux n’est pas que ce soit des Allemands qui aient fait ça car cela aurait pu être n’importe quelle nationalité, mais que cela soit des hommes. Je préfère vous laisser le lire mais je vous le dis c’est un délice de A à Z, on a la perception française de la France mais aussi de l’Allemagne et de l’occupation.

Sur les personnages, chacun joue un rôle et incarne une idéologie de l’époque. Lila, polonaise, est la perle rare de Ludo, elle est plutôt prude et en même temps c’est une femme qui « se cherche » comme elle aime le dire. Tad, son frère, est un homme très engagé politiquement, militant dans des groupes étudiants pour le communisme. Leur père essaie de sympathiser avec l’URSS de manière financière pour qu’ils puissent leur être redevable de services au cas où. La France est très bien vue par les Polonais, on la décrit même comme étant l’amie de la Pologne car ils voient arriver Hitler. En parlant de lui, on a ce discours qui dit qu’il ne fera pas long feu, qu’on le renversera et que le « monde d’avant » reviendra bien vite. Vu ce que nous traversons actuellement, cet espoir fait écho, car dans la réalité ce fut long.
Je ne vous parle pas des autres personnages dont certains sont magistraux et troublants car ils interviennent plus loin dans l’histoire et le charme est aussi de les découvrir.

Ludo comme expliqué dans le résumé a une sacrée mémoire historique car il se rappelle ce qu’ont vécu ses ancêtres. Ce n’est pas du tout un élément incohérent car dans le déroulé des évènements du roman cela nous permet à nous lecteurs de rentrer dans sa tête.

Le seul bémol je dirai est la couverture de l’édition que je ne comprends pas. Ce n’est pas Lila de représentée car elle n’est pas du tout décrite comme cela. Par rapport à l’histoire j’aurai plutôt imaginé une vue en contre-plongée d’un champ de plaines avec en petit des enfants jouant au cerf-volant. C’est une métaphore au roman et seul ceux qui l’auraient lu pourraient comprendre.

Les cerfs-volants de Romain Gary est un roman incroyable, merveilleux. Une ode à la vie et à l’espoir en temps de guerre. L’écriture est divine, j’ai dévoré le livre alors que pourtant c’est écrit assez petit. L’auteur aborde le sujet de l’humanité sous tous ses angles car il expose que même dans l’honneur et la volonté de déshumaniser les SS, il y a derrière l’humain et que l’horreur en fait partie. Il a peur que cela recommence un jour car cette monstruosité est ancrée en nous.
Ce livre est un coup de coeur, je n’ai pas les mots pour vous dire à quel point j’ai adoré. Rien que d’écrire cette chronique me replonge directement dans ce roman. Lisez-le, vous en ressortirez touchés avec un regard neuf.

Et vous, vous avez lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me dire tout cela dans les commentaires

Ma chronique n’était pas sur le livre le plus joyeux mais il est tellement merveilleux que j’espère avoir écrit une chronique à la hauteur de mon amour et admiration. Il est certain que je relirai d’autres livres de Romain Gary.

Je vous souhaite de très bonnes fêtes de Noël et de fin d’année si vous ne repassez pas par ici. Mangez bien, passez du bon temps et une énorme pensée à ceux qui seront seul, loin de chez eux ou enfermés pour cause de Covid-19 ou de cas contact. J’ai espoir que des jours meilleurs se dessinent.

Pleins de bisous à vous tous et à très vite

Laure