La Passe-Miroir (Tome 4) La Tempête des Echos de Christelle Dabos

Par Livresque78

Le problème avec les sagas qu'on adore, c'est que le rapport que l'on entretient avec elles est toujours nimbé d'une forme de frustration. J'étais frustrée d'attendre pour retrouver Ophélie et Thorn, et en même temps, je voulais prendre mon temps car je savais que la fin était proche, et je ne voulais pas la précipiter. En outre, les fins de sagas sont des écritures très difficiles, elles ont forcément un goût amer, le cadre est posé depuis longtemps, il faut maintenant expliquer toutes les portes qui ont été ouvertes et continuer à faire évoluer les personnages... Gros défi !

Quand nous avions quitté Ophélie, elle venait de retrouver Thorn, d'apprendre l'identité de Dieu et de subir les premiers effondrements des arches. Beaucoup de questions laissées sans réponses, mais des retrouvailles prometteuses.

J'avais lu presque autant de positif que de négatif sur cet ultime opus. Je comprends pourquoi. Evidemment, la magie de cet univers n'a plus rien de nouveau pour le lecteur, Ophélie est aux prises avec sa destinée, liée à celle de tous les habitants de toutes les arches, n'a plus le temps d'être maladroite. Thorn n'a plus besoin de cacher ses sentiments et ses intentions. Et puis, on doit comprendre. Qui est Dieu ? Que veut-il ? Qui est l'Autre ? Que se passe-t-il ? Alors oui, c'est plus sombre, plus complexe... Mais le charme a opéré avec moi !

D'abord, j'ai beaucoup apprécié que les retrouvailles entre nos deux étranges époux durent et soient le point de départ d'une relation devenue simplement touchante et vraiment forte. Ça a été un vrai bonheur pour moi de les voir plus liés que jamais et de sentir l'indéfectibilité de leur amour.

Ensuite, même si les rouages de cet univers sont éminemment complexes, j'ai trouvé les idées de Christelle Dabos fascinantes. Je ne ferai bien sûr aucune révélation sur les causes de tout cela, mais j'ai trouvé l'ensemble original et fort.

Ce qui m'a manqué, comme à beaucoup de lecteurs, c'est la magie, le charme et l'innocence. Archibald, Renard et Gaëlle sont relégués au second plan, Bérénilde et Roseline au troisième, la famille animiste d'Ophélie ne fait que de brèves apparitions, l'écharpe également. Mais comme je l'ai dit, c'est inévitable. La magie de Poudlard est complètement absente du dernier tome d' Harry Potter. Oui, Ophélie grandit ; oui, les choses sont graves ; oui, il y a urgence, il faut donc en payer le prix.

Ce que j'ai trouvé remarquable, c'est que tous les éléments, oui absolument tous, sont expliqués : tous les doutes de Thorn sur certains personnages (Ambroise, son père...), tous les individus qui semblaient suspects (Lady Septima, Elizabeth, Médiana, Octavio) réapparaissent et Christelle Dabos leur confère un rôle important. Les esprits de famille et leur amnésie, l'étrange bipolarité de Farouk, tout prend un sens dans cet ultime tome.

En bref, ce quatrième roman détonne par rapport aux autres : pas de nouvelle arche, sauf si l'on considère que l'Observatoire des déviations constitue presque une arche à part (et quel univers, là aussi !), des morts, des sacrifices, une Ophélie plus mûre, plus sérieuse mais plus touchante aussi parce qu'elle explique que ce qui lui permet de toucher terre, de se sentir forte, c'est Thorn, qui ne parvient lui-même à se maîtriser que grâce à la présence de son épouse, et des révélations, alors que les autres livres se terminaient sur des questions. Une fin que j'ai trouvée parfaite, en ce qu'elle échappe au happy end, mais aussi au tragique. J'ai donc passé - encore une fois ! - un excellent moment de lecture et je vous confirme que cette saga restera longtemps parmi mes préférées...

Si vous le souhaitez, vous pouvez retrouver ici nos chroniques sur :

Et vous, connaissez-vous cette saga ? Qu'avez-vous pensé de la fin ?

Priscilla