Pulp, dernier roman écrit par Charles Bukowski (1994) vient d’être réédité en poche. Le titre du roman en dit beaucoup sur les intentions de l’auteur : Pour rappel, le terme « pulp », abréviation de « pulp magazines » désigne des publications peu coûteuses et de piètre qualité matérielle, très populaires aux Etats-Unis durant la première moitié du XXe siècle, où sont principalement publiées des récits de fiction avec des thèmes très divers, allant de la romance au récit fantastique, en passant par les enquêtes criminelles de détective ou les histoires de science-fiction. Ce que nous retrouvons ici – un second degré qui n’a pas manqué de me faire beaucoup rire.
D’accord mon gars, mais de quoi qu’y cause ce bouquin ?
Nick Belane, détective privé à Hollywood, vivote de petites affaires, sirote des vodkas et joue aux courses hippiques, si vous y voyez un alias de l’écrivain c’est votre droit. Quand d’un coup d’un seul, plusieurs clients réclament ses services. Lady Death, dite la Grande Faucheuse, veut retrouver Céline – oui, l’écrivain ! – qui ne serait pas mort et vivrait dans le coin. Un certain John Barton lui est à la recherche du Moineau Ecarlate, sans qu’on sache de qui ou quoi il s’agit. Jack Bass veut des preuves de l’infidélité de sa jeune femme Cindy pour demander le divorce. Et Grovers voudrait se débarrasser de Jeannie Nitro, une monstresse venue de l’espace et sexy qui lui colle aux pattes…
Vous commencez à voir le genre de roman dont il s’agit, nous sommes dans le loufoque absolu et je me suis bidonné du début à la fin. Bukowski pastiche à merveille les romans de gare, le polar et les histoires fantastiques avec des monstres.
Le polar avec tous les clichés du genre, le détective à la ramasse, amateur de belles filles et d’alcool ; nous sommes à Hollywood et L.A. comme dans les meilleurs bouquins des cadors du genre ou les films en noir et blanc de l’époque. Des belles filles, il n’y a que ça (« Elle avisa un siège, y posa son séant et croisa si haut ses jambes que sa jupe en perdit toute décence. ») de quoi affoler notre héros solitaire. Le fantastique bien naze est aussi à l’honneur avec Jeannie Nitro et ses acolytes venus sur Terre en exploration pré-invasion… etc.
Le livre est impeccable, bourré de références littéraires diverses (« - Sitôt franchie la ligne de départ, il a jeté à terre son jockey dit Fante. – Vous plaisantez ? – Je ne plaisante jamais. Demande-le à la poussière. »). Les chapitres sont courts et enlevés, régulièrement s’y intercalent d’autres chapitres sans trop de rapport avec l’intrigue, tous dans des bars ou Belane picole, comme les pages de pub interrompant les films à la télé. Enfin sachez que la fin du roman est surprenante…