Connecticut, 1832. Si dans cet état du nord l’esclavage n’a plus cours, la population n’en est pas pour autant prête à accepter une quelconque forme d’égalité avec les afro-américains. Alors quand l’institutrice Prudence Crandall accepte dans sa classe une adolescente noire, le scandale éclate et les familles des autres élèves décident de retirer leur progéniture de l’école. En réponse à la tournure prise par les événements, Miss Crandall décide d’ouvrir un établissement scolaire réservé aux jeunes filles de couleur. Une décision courageuse mais impossible à accepter pour la population blanche locale.
Basée sur l’histoire vraie de la Canterbury Femal School, ce récit édifiant, au-delà de son propos contre le racisme et pour l’émancipation, insiste sur l’aspect humain d’un projet aussi « révolutionnaire » que provocateur. Et derrière les éléments insupportables de cet épisode peu connu de l’histoire américaine se dessine le portrait d’un groupe de jeunes femmes n’ayant pas hésité à mettre leur vie en jeu pour accéder à l’instruction. Les auteurs ont choisi de focaliser leur attention sur elles davantage que sur l’enseignante blanche qui, malgré la noblesse de son combat, risquait bien moins de tourments que ses élèves. Au final ce sont elles les vraies héroïnes de l’album, à la fois touchantes, fragiles et d’une grande force de caractère : « Nous mettons les enfants au monde et nous les élevons. Des femmes noires instruites auront des enfants instruits, qui auront des enfants plus instruits encore. »
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Basée sur l’histoire vraie de la Canterbury Femal School, ce récit édifiant, au-delà de son propos contre le racisme et pour l’émancipation, insiste sur l’aspect humain d’un projet aussi « révolutionnaire » que provocateur. Et derrière les éléments insupportables de cet épisode peu connu de l’histoire américaine se dessine le portrait d’un groupe de jeunes femmes n’ayant pas hésité à mettre leur vie en jeu pour accéder à l’instruction. Les auteurs ont choisi de focaliser leur attention sur elles davantage que sur l’enseignante blanche qui, malgré la noblesse de son combat, risquait bien moins de tourments que ses élèves. Au final ce sont elles les vraies héroïnes de l’album, à la fois touchantes, fragiles et d’une grande force de caractère : « Nous mettons les enfants au monde et nous les élevons. Des femmes noires instruites auront des enfants instruits, qui auront des enfants plus instruits encore. »
Le trait tout en souplesse et quelque peu « cartoonesque » de Stéphane Fert, loin d’un réalisme visuellement trop perturbant, élargit la portée du message à des lecteurs peu sensibles aux récits historiques hyper documentés (même si pour le coup les événements relatés ne souffrent d’aucune approximation et ont été validés par la conservatrice actuelle du musée Prudence Crandall).
Un album puissant et révoltant qui permet d’aborder avec une remarquable finesse narrative des thématiques malheureusement toujours d’actualité.
Blanc autour de Wilfrid Lupano et Stéphane Fert. Delcourt, 2021. 142 pages. 20,00 euros.
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