Mauvais sang • Catherine Dabadie

Par Marine @blueM1991

En librairie le 21 février prochain !

╰☆ Résumé ☆╮

En rentrant du collège pour les vacances scolaires, Efi est convaincue qu’elle est une ado comme les autres et qu’à quatorze ans le monde lui appartient. Elle regagne son village, fière d’un carnet de notes exemplaire. Mais cela ne compte plus pour les siens. Elle est une fille nubile à présent, c’est-à-dire : bonne à marier. Plus de liberté, plus d’horizons, plus de livres ni de balades avec les copines. Son avenir est désormais entre les mains d’un père, puis celles du mari qu’on lui a choisi. Elle est devenue une marchandise, un cadeau que s’offrent les familles. Arrachée à l’enfance, ses rêves piétinés, Efi entre dans l’enfer du mariage forcé. Son destin serait-il au XXI° siècle de vivre à jamais en servante emprisonnée ? Le portrait touchant d’une adolescente rebelle qui incarne la voix de millions de jeunes filles opprimés, et le combat contre l’archaïsme.

✿ Mon avis ✿

Grâce aux éditions Actes Sud junior, je découvre une nouvelle auteure : Catherine Dabadie. Avec Mauvais sang, elle nous emmène en Italie, au coeur du crime organisé et de la mafia. C’est là que grandit Giacomo, 14 ans. Un jeune homme qui, à cause de la famille dans laquelle il est élevé, devient rapidement un délinquant qui se doit de faire respecter la ‘loi’ du quartier. Celle de la mafia. 

– La tienne (= sa famille) est liée au crime organisé. Elle exerce sur toi une mauvaise influence éducative, on pense qu’il faut t’extraire de ton milieu pour te donner un futur et… (…). Ta famille t’apprend la violence, le mépris des règles, de la justice. Elle veut te persuader que la seule loi qui compte, c’est celle de la mafia. Elle t’endoctrine. (p.46). 

La couverture foncée et rouge reflète bien les cinquante premières pages de l’ouvrage. C’est sombre et violent. Giacomo accompagne son oncle lors de « courses » qui finissent généralement avec les poings et en sang pour l’une des personnes impliquées. C’est soit cela, soit des histoires de drogues ou d’argent. Bref, clairement pas le genre d’exemple que l’on veut donner à un enfant si jeune et influençable. Mais Giacomo ne veut pas risquer de décevoir ses « mentors » et encore moins son père qui est la figure de force par excellence. 

-Tu ne respectes plus rien, Giacomo. (p.38)

Un jour, un incident dans lequel Giacomo est impliqué se produit. C’est là que sa mère prend les devants et demande une faveur au juge. Plutôt que de trainer au trou, Giacomo se voit offrir la chance de recommencer sa vie ailleurs. Loin de l’influence de ce ‘mauvais sang’. Une opportunité qu’il voit plus comme une trahison mais qu’il accepte tout de même pour ne pas finir en prison. Giacomo commence donc une nouvelle vie, avec un nouveau prénom. Il rejoint un vignoble géré par des femmes. Un endroit à l’opposé de son décor habituel mais qui pourrait bien lui sauver la vie. 

Bien que le récit soit relativement court, Catherine Dabadie nous fait le plaisir de découvrir de nombreuses péripéties. J’ai aimé voir l’évolution de Giacomo dans son nouvel environnement ainsi que les relations qu’il a tissé grâce à ce changement. Son attrait pour le théâtre fut curieux mais très bien amené sur le devant de la scène. De quoi nous faire adorer le personnage ! Toutefois, de part la brièveté du récit, j’en suis restée un peur sur ma faim. Tout va très vite et les situations s’enchainent sans qu’on ait vraiment le temps d’apprécier ce qu’il se passe à sa juste saveur. C’est peut-être mon habitude de lire des gros romans bien détaillés. Il n’empêche que cela pourrait donc justement plaire à un public plus jeune qui est plus réticent à la lecture. Un bon point donc pour Actes Sud de vouloir rajouter ce texte à leur catalogue jeunesse. 

La seule chose que j’ai trouvé un peu étrange vu ce qu’il se passe dans le roman (à la fois avec sa famille mafieuse mais aussi dans la seconde partie où il tisse de nouveaux liens), c’est l’âge de Giacomo. Alors que je m’imaginais un ado presqu’adulte de 16/17 ans, j’ai été surprise de découvrir que notre héros n’avait que 14 ans. Cela fut donc un peu étrange vu le contexte mais au final, ce n’est qu’un chiffre. L’important est de passer un bon moment lecture et ce fût en effet le cas. Je ne pense pas qu’il marquera ma vie de lectrice mais ce fut agréable de passer un peu de temps auprès de ce jeune qui se voit offrir une seconde chance. Je le recommanderais surtout à un public masculin (12-15 ans). De quoi passer un chouette moment sans se perdre dans des longueurs et ce, avec un message final de rédemption et de reconversion. 

CHRONIQUE #617 – Janvier 2021

  • Titre: Mauvais sang
  • Auteur : Catherine Dabadie
  • Editeur : Actes Sud Junior
  • Parution : janvier 2021
  • Nombre de pages : 192 pages
  • Genre : Jeunesse