Bilan des lectures de janvier
Peu de lectures en ce mois de janvier : si j’ai profité du mois de décembre pour enchaîner les livres, la reprise a été assez mouvementée pour que je me retrouve à courir après le temps libre. J’ai lu pas mal de choses que je ne chroniquerai pas à part sur le blog, dont les nouvelles de The Expanse de James S.A. Corey « Strange Dogs » et « The Vital Abyss ». En plus des romans, les auteurs ont écrits des nouvelles qui se placent entre certains des romans et je voulais rattraper mon retard avant d’entamer la lecture de Persepolis Rising, le tome 7 (que je n’ai toujours pas eu le temps d’ouvrir).
J’ai aussi lu The Girl Who Loved Tom Gordon de Stephen King, un livre que j’avais trouvé dans une bibliothèque de rue il y a des années, je m’étais dit que c’était l’occasion de lire plus de livres de cet auteur (n’ayant lu que Carrie et The Green Mile). Quand j’ai rangé mes bibliothèques en début d’année, j’ai décidé de le lire pour lui rendre sa liberté dans une autre bibliothèque de rue. Je lis assez peu de thrillers et je suis impressionnée de l’ambiance malaisante et inquiétante que Stephen King arrive à installer. Il y avait beaucoup de métaphores et d’analogies liées au baseball qui me sont complètement passées au dessus de la tête mais c’était sympathique.
J’ai dévoré un fanzine que j’avais précommandé : le premier volume du Jason Todd Zine: Street Rat qui tourne, comme son nom l’indique, autour du personnage de Jason Todd (alias Red Hood) de l’univers Batman, mais ici dans son enfance avant qu’il ne meurt. On y retrouve de superbes illustrations mais aussi des fanfictions merveilleuses dans lesquelles j’ai adoré me plonger. Je suis impatiente de lire le deuxième volume Bat Outta Hell qui se concentre sur le personnage après sa résurrection.
J’ai lu les deux premiers tomes de Locke & Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, réunis dans le premier volume de l’intégrale. Je n’en dis pas trop parce que je vais le chroniquer, mais j’ai adoré.
Florilège de chroniques lues
Planète Diversité a chroniqué Here the Whole Time de Vitor Martins qui a immédiatement rejoint ma wishlist. Chez Les Miscellanées d’Usva, c’est Les mauvaises herbes de Keum Suk Gendry-Kim qui m’a convaincue. Sur Comics Have the Power, Dragnir a chroniqué Nous étions les ennemis de George Takei et Harmony Becker et si je l’avais déjà ajouté à ma liste suite à la chronique des Miscellanées d’Usva l’année dernière, c’est une raison supplémentaire de l’acquérir.
Sur le carnet de recherche La Brèche – Lectures, le livre Les super-héros au prisme du droit dirigé par Alexandre Ciaudo, Yann Basire et Anne-Laure Mosbruckera été chroniqué en détails et donne un aperçu de l’ouvrage, c’est très intéressant. Sur le même carnet, Nicolas Labarre a chroniqué et analysé Comic Books incorporated: How the Business of Comics Became the Business of Hollywood de Shawna Kidman. Sur le carnet des Jaseuses, Sarah Ghelam a chroniqué Hétéro, l’école ? de Gabrielle Richard et c’était également très éclairant.
Revue du web
Recettes véganes
J’ai testé quelques nouvelles recettes en janvier, des trucs réconfortants (très peu pour moi les « régimes » de nouvelle année) : une soupe de pomme de terre végane de Vegan Richa et une soupe à l’oignon de Minimalist Baker. Sur Vegan Richa j’ai aussi testé cette Lentil Curry Casserole qui était délicieuse. Enfin, ce n’est pas une nouvelle recette mais j’y retourne tellement souvent que je la partage : du chou à la pâte de curry sur Diet Doctor (je viens de faire attention au site sur lequel est la recette…) si vous avez envie de quelque chose d’épicé, c’est parfait !
Côté genre et féminisme
Je commence par des podcasts, avec l’épisode de La Poudre « Politiser nos corps avec Bertoulle Beaurebec » où cette dernière fait part de son expérience en tant que performeuse et de travailleuse du sexe pour parler de nos corps et de sexualités dans notre société.
Sur un tout autre sujet, j’ai écouté la série de podcast de Titiou Lecoq « L’argent, le dernier tabou des couples » et c’était aussi intéressant qu’affligeant, je me doutais de certaines choses mais je n’imaginais pas à quel point les différences étaient flagrantes et inquiétantes.
À propos de représentation et de (fe)male gaze, tout d’abord l’excellente vidéo de Marinette « Pourquoi je ne lis que des femmes (et pourquoi ça emm*rde les réacs) » sur YouTube qui résume très bien le sujet ! L’épisode du podcast Yesss consacré aux « Warriors dans les séries » et aux personnages inspirants était très chouette (et maintenant j’ai envie de re-regarder Dark Angel, c’est malin). Sur Le Laboratoire des imaginaires, Manon Berthier a publié l’article « Dynamiques de la marginalité : l’héroïsme féminin dans l’espace narratif lesbien » qui m’a donné envie de découvrir la saga Les Seigneurs de Bohen d’Estelle Faye. Les sujets de recherche de Manon Berthier sont très intéressants, si l’étude de la fantasy avec une perspective féministe et engagée vous intéresse, nul doute que vous apprécierez suivre son carnet de recherche Lectures politiques de la fantasy.
Sur un autre carnet, Sexcursus, Pauline Mortas a entamé une série de billets sur « Des fraudes fécondes ? À propos des observations du Dr Bergeret », avec les deux premiers « 1/3 : la relation médecin-patient·e » et « 2/3 : pratiques sexuelles et anticonceptionnelles ». C’est intéressant d’un point de vue historique, que ce soit sur l’approche de la médecine, des pratiques sexuelles ou de la contraception.
J’avais partagé le premier volet alors je ne peux pas passer outre le second, qui est aussi éclairant – quoique terrifiant : « Les corps trans : entre assimilation et visibilité (2/2) » de Viviana Varin sur Ballast. Cette fois-ci l’autrice revient sur les implications de la crise sanitaire actuelle et de sa gestion politique, en France et au Pérou, qui aggrave la situation des personnes trans.
Aurore Turbiau a publié un excellent billet sur son carnet Littératures engagées où elle fait le point sur « Qu’entend-on par « matérialisme » ou « féminisme matérialiste » ? Repères rapides pour approcher les malentendus », ça m’a beaucoup éclairé.
Dans Le journal du CNRS est paru un entretien de Sandrine Hagège avec Cécile Charlap à propos de « La ménopause est-elle une construction sociale ? », que je recommande, et qui m’a donné envie de lire La Fabrique de la ménopause de Cécile Charlap.
Je termine par les mascus avec un épisode du podcast Les couilles sur la table, « Au nom des pères », qui parle des hommes misogynes qui utilisent leur paternité pour asseoir des idéaux sexistes (mais comme ils le font de manière fourbe en plus, ça risque de passer).
Convergence des luttes
Amandine Gay et Laura Nsafou ont participé à une rencontre autour du thème de « Donner de la voix » animée par Mélanie Wanga, c’est disponible sur YouTube et je vous recommande d’y jeter une oreille ou un œil (il y a une transcription en LSF), personnellement je suis impatiente de découvrir le prochain film d’Amandine Gay.
Kiffe ta race est un podcast merveilleux dont je parle beaucoup ici, et cet épisode sur la « Sous-traitance, maltraitance à l’Ibis Batignolles » est nécessaire, surtout si vous n’avez pas eu l’occasion de suivre la grève des femmes de chambre de cet hôtel. C’est hallucinant que la situation puisse autant durer.
En parlant de maltraitances, Ballast a publié des entretiens entre Sophie Divry et la famille Pontonnier dont le fils, Gabriel, a été mutilé dans l’acte II des Gilets Jaunes. Les blessures que Gabriel a subies sont décrites, particulièrement dans le premier texte, donc c’est à lire avec précaution – et surtout l’injustice démontrée par toute la gestion de cette attaque donne la nausée. J’ai lu les trois premiers textes : « Gabriel, gilet jaune mutilé : « Je n’avais jamais foutu les pieds dans une manifestation » », « Quand le pouvoir mutile les gilets jaunes — le récit d’une famille » et « Les Pontonnier face à la Justice : pot de terre contre pot de fer ».
Toujours sur Ballast, Michael Löwy parle du chemin « Vers la révolution écosocialiste » dont voici la première partie et la seconde.
France Culture a publié La Série Documentaire à propos des « Entreprises après le Covid » qui montre à quel point la crise va avoir des conséquences à long terme.
Un épisode du podcast Le code a changé s’attarde sur « Ils cherchent “les trucs bizarres qu’il y a dans vos téléphones” : rencontre avec des traqueurs de trackers », qui m’a fait découvrir l’association Exodus Privacy qui analyse les applications pour voir quels trackers elles cachent. L’entretien avec les membres de cette association est intéressant en lui-même, mais je me suis empressée de télécharger leur application pour analyser tous les trackers qui s’étaient glissés dans mon téléphone – et installer des applications plus safe et respectueuses quand je le pouvais.
La vidéo de Usul sur l’extrême droite et Trump est aussi évidente qu’angoissante : « De Hitler à Trump, le logiciel de l’extrême droite décrypté », sur YouTube.
Enfin, l’Atelier Efigies de Lyon a rediffusé sur leur carnet de recherche deux initiatives collectives portées par le Réseau d’Études HandiFéministes : « Contre la récupération du handicap par les personnes anti écriture inclusive ». Je vais l’envoyer à toutes les personnes qui se souviennent seulement des personnes en situation de handicap ou Dys quand il s’agit de protester contre l’écriture inclusive.
Pop culture, tu l’aimes, tu l’analyses
Un seul lien, mais non moins important, le magnifique épisode du podcast Camille : « Le grand méchant queer » qui décrypte comment, dans les œuvres culturelles de notre société, les méchant⋅es sont souvent queer-codé⋅es.
Musique
J’ai passé un temps conséquent à écouter la bande originale de Witcher 3, mais j’ai aussi découvert Tones and I (enfin, j’avais déjà entendu certaines de ses musiques sans connaître l’artiste) que j’aime beaucoup, dont « Ur so f**king cool » que j’ai énormément écoutée.
Sujets divers
Si vous vous intéressez aux sciences de l’éducation et à l’histoire de ces dernières, nul doute que le billet de Cécile Boulaire sur son carnet Album ‘50’ vous intéressera : « Lire aux bébés : pourquoi des particularités françaises ? ».
Enfin côté neurosciences, l’article « Comment le cerveau gère notre appétit » de Léa Galanopoulo pour Le Journal du CNRS était très intéressant.
Ce que j’ai fait en janvier
Rien de très inhabituel en janvier : j’ai vu des ami⋅es, profité des beaux jours (de week-end) pour aller lire au parc au soleil, et j’ai fait du yoga. Pour les personnes intéressées, j’ai suivi le programme (gratuit hein) de Yoga with Adrienne sur Youtube, « Breath » avec trente jours de yoga et c’était chouette. J’avais déjà suivi « Home » en novembre, qui était un peu plus poussé au niveau travail musculaire j’ai l’impression. « Breath » est assez doux j’ai trouvé, et très centré sur la respiration comme le nom l’indique. En tous cas le but était d’apporter un peu de mouvement à mes journées très sédentaires et d’avoir un moment pour respirer.
J’ai aussi regardé pas mal de films, dans des genres assez différents. Bloodshot et Wonder Woman 1984 dans les genres super-héroïques : le premier était okay (j’y allais sans grande attente), le second était très décevant (j’avais plus d’attente – enfin rien d’énorme mais qu’au moins ce soit un film qui se tienne, pas des incohérences et Deus ex machina à tous bouts de champs). Toujours dans les super-héros et héroïnes, mais versions animées j’ai regardé Wonder Woman : Bloodlines (meh) et Superman : Red Son (j’ai lu le comics il y a longtemps donc je ne saurais pas dire si c’était une bonne adaptation mais j’ai trouvé l’animation très moche).
En films d’horreur j’ai regardé It Follows qui m’a laissée pleins de questions (Comment se passe la transmission en dehors de couples hétéros ? Pourquoi est-ce que ça n’a pas fini en orgie pour que tout le monde puisse voir « It » ? Est-ce que « It » peut nager ou iel marche sous l’eau ?) et La Plateforme qui m’a bouleversée. J’étais très impliquée en regardant le film et il m’a mis très mal parce que je trouve que ça fait écho à notre société actuelle d’une façon très douloureuse. Bref, j’arrête pas d’y repenser depuis que je l’ai regardé.
Je recommande deux documentaires : Crip Camp: La révolution des éclopés qui était vraiment très chouette, je ne connaissais pas du tout l’histoire de la lutte pour les droits des personnes handicapées aux États-Unis. Et Petite fille, qui suit une petite fille trans, Sasha, en France : c’est rare de voir un documentaire français bien fait sur le sujet et ça m’a fait découvrir ce réalisateur qui a l’air de faire des choses très intéressantes.
Enfin, j’ai regardé les films The Boys in the Band (très original et à remettre dans le contexte de l’époque bien sûr), Little Women (je refuse d’utiliser le titre français qui se débrouille pour parler du docteur March dont il n’est pas du tout question – splendide visuellement et me semble être une bonne adaptation), Les Sept de Chicago (très beau film qui donne envie de hurler fasse à l’injustice, de l’époque ou actuelle) et Les Enfants du Temps (j’ai complètement adoré, je n’avais pas été transcendée par Your Name mais celui-ci m’a conquise !).
Profitez du mois de février pour apprécier cette vue du calendrier tout à fait carré et satisfaisante, pour prendre soin de vous et pour lire si le cœur (et le temps et l’énergie) vous en dit