Bernard Werber : Titre Original: Les fourmis trente ans après
Quatrième de couverture : " Il est relativement facile d'écrire un premier livre ", déclarait le formaliste russe Victor Chklovski. Il n'imaginait certes pas que l'auteur passerait douze ans à décrire le monde des fourmis mais cela conforte sa théorie selon laquelle l'écrivain est toujours prodigue dans son premier livre. Heureusement, pour le deuxième, pour le troisième, pour le trentième livre, Bernard Werber pouvait compter sur la méthode qu'il avait mise en place et dont Jérémy Guérineau nous relate la découverte progressive. Il établit une caractéristique commune à tous les textes de Bernard Werber : " le changement de point de vue ", une variante de " l'étrangisation ", le principe élémentaire du procédé artistique selon Chklovski. L'art doit mener une guerre contre " l'algèbre ", contre le fait que nous reconnaissons les choses sans les connaître. Le changement de point de vue est un des procédés grâce auxquels nous cessons de voir les choses comme nous avons l'habitude de les voir. À la lecture de l'article de Jérémy Guérineau et au souvenir de mes nombreuses lectures des romans de Bernard Werber - livres des années 90 et 2000 aussi incontournables pour le futur étudiant en philosophie que " Le monde de Sophie " - je perçois bien que la pratique du changement de point de vue ne peut être réduite chez cet auteur à un simple procédé artistique. L'intérêt pour le monde des fourmis n'est pas exclusivement une volonté de trouver une nouvelle manière de voir le monde des hommes, il exprime avant tout un désir de rencontrer les fourmis, de ressentir leurs besoins, d'être auprès d'elles. " Plus de conscience, plus de connaissances ", telle est la devise de cet écrivain qui utilise son amour du réel comme moteur de ses recherches et de son imaginaire.
Dans un premier temps, je tiens à remercier Jérémy Guérineau pour m'avoir laissé découvrir cet article d'une quarantaine de pages sur Bernard Werber.
Il y a quelques années maintenant que je connais Jérémy, du moins de manière virtuelle grâce au Club Stephen King qu'il anime depuis bien longtemps maintenant et tout naturellement, je me retrouve dans ses goûts de lecture avec Stephen King bien entendu et Bernard Werber.
Je pensais me retrouver devant une interview de Bernard Werber, mais c'est une présentation de l'auteur, une petite biographie et son parcours d'écriture et de publication des fourmis. Œuvre qui fêtera le 14 mars ses trente ans, ce qui entre parenthèses m'a fait sourire, car pour ma part, le 14 mars, je fêterai un an de télétravail, donc une date facile à retenir....
C'est une sympathique petite bio de Bernard Werber que nous propose Jérémy Guérineau, nous éclairant sur le processus d'écriture de l'auteur la forme particulière de travailler avec utilisation de lettres et de chiffres pour les différentes versions de ses romans, mais aussi et surtout la discipline d'écriture à laquelle s'oblige Werber. On découvre comment la marque Werber est née, avec les changements de point de vue, multi-récits.
On découvre également que Bernard Werber ne fait pas de la Science-fiction, mais de la philosophie-fiction.
Si vous êtes un lecteur de Bernard Werber, vous ne pouvez être que comblé par ce petit livret d'une trentaine de pages. Ce livret remplie ses fonctions, en apprendre un peu plus sur Bernard Werber, comprendre son écriture et vous donner envie de vous replonger dans les fourmis. Et si les fourmis fêtent bientôt leurs trente ans, pour ma part, cela doit faire 28 ans que je les ai lus pour la première fois, il faudra bien m'y replonger à l'occasion.
Les adaptations de Stephen King sont disponibles gratuitement sur le site du Club Stephen King, œuvre colossale mise à jour régulièrement. le lien ici
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