Présentation
Milos vit sa jeunesse, ses études de paléontologie et ses amours à Antibes, sous l'emprise de deux peintres mythiques, Pablo Picasso et Nicolas de Staël, réunis au musée Picasso, dans le château érigé face à la Méditerranée.
Picasso a connu à Antibes des moments paradisiaques avec la jeune Françoise Gilot, alors que Nicolas de Staël se suicidera en sautant de la terrasse de son atelier, à deux pas du musée. Ces deux destins opposés - la tragédie précoce d'un côté, la longévité triomphante de l'autre - obsèdent Milos. Le jeune homme possède un regard envoûtant, d'un bleu mystérieux, quasi surnaturel, le contraire du regard fulgurant et dominateur de Picasso. Les yeux de Milos vont lui valoir l'amour des femmes et leur haine.
Le nouveau roman de Patrick Grainville est l'aventure d'un regard, de ses dévoilements hallucinants, de ses masques, de ses aveuglements. C'est le destin d'un jeune paléontologue passionné par la question de l'origine de l'homme. Milos, l'amant ambivalent, poursuit sa quête du bonheur à Antibes, à Paris, en Namibie, toujours dans le miroir fastueux et fatal de Pablo Picasso et de Nicolas de Staël.
Avis
Le paysage est grandiose, et pour cause c'est le sud de la France. La mer, les artistes, l'été donnent cette aspect rêverie trouble à l'atmosphère. Cette lecture a été laborieuse, ce n'est par l'art ou l'archéologie qui m'ont fait somnoler mais bien les personnages sans énergie sauf quand il s'agit de sexe, et qui divague sur l'art, Picasso, de Staël, l'archéologie. Milos, ce garçon dont les yeux bleus charment les femmes mais qu'il cache sous des lunettes noires, est constamment insatisfait: de sa vie, de ses amours, des choix qu'il doit faire ou de ceux qui sont fait, hésite entre une femme ou une autre.
Les sujets à première vue sont plus qu'intéressant, la période où Picasso fut au centre de la vie artistique antiboise puis cette désinvolture propre au sud de la France dans les années cinquante. Mais mon intérêt a été martelé par le marteau stylistique de l'auteur.
Je n'ai pas su saisir le sens de certains passages, je me suis perdue dans ses descriptions de paysages qui n'en finissaient plus mais qui m'ont donnée envie de m'allonger au soleil (soleil franchement absent de Paris pendant ma lecture).
En mettant en scène deux grand artistes contemporains comme Picasso, cette homme à la présence incontestable, et Nicolas de Staël, un homme probablement trop romantique et qui se suicidera, l'auteur sonde la création à travers deux destins opposés. Beau, le roman aurait pu l'être sauf qu'à vouloir intégrer trop de références, mythologiques et autre, on finit par divaguer sur un trop grand nombre de sujets sans en traiter un dans le fond.
Je ne retenterai pas l'expérience, mes goûts littéraires sont bien trop éloignés du style de l'académicien.