Médée en BD…

Médée en BD…

Médée, 4 tomes

Blandine Le Callet et Nancy Peña

Casterman

De 2013 à 2019

Plongée dans la mythologie grecque avec mes élèves (ils adorent !), j’avais envie d’en savoir plus sur le personnage de Médée, que je connaissais peu…

Ces quatre BD me semblaient le bon moyen de découvrir ce mythe.

Médée nous invite à découvrir son histoire, tant racontée, tant peinte, tant illustrée, tant déformée…

Chaque tome narre un pan de sa vie, de son enfance, à sa vieillesse. Fille du roi Aiétès, régnant sur la Colchide, et d’Idyie, sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille mais plutôt un fleuve bouillonnant, tempétueux. Un peu sorcière, un peu magicienne, nièce de Circé, elle jouera un rôle essentiel dans le mythe des Argonautes avec le fameux épisode de la Toison d’or.

Entre meurtres et fuites, son existence sera bien douloureuse, et cette femme éprise de liberté, cette sauvageonne comme la nomment certains, n’aura de cesse de se sortir de situations inextricables.

Parce que j’aime les personnages ambigus, parce que j’aime les personnages entiers, ceux qui aiment par-dessus tout, ceux qui sont à la fois indépendants et passionnés, Médée, telle que nous la livre Blandine Le Callet, ne pouvait que me plaire, que m’émouvoir. J’ai été captivée par le destin de cette figure mythologique. M’a-t-elle ensorcelée ?

La dessinatrice a parfaitement mis en valeur cette complexité du personnage entre la Médée déterminée à tuer pour échapper à la tyrannie des hommes et l’amoureuse folle. Elle met en valeur la profondeur des personnages, de tous les personnages, Egée est particulièrement touchant… Jason, quant à lui, est présenté comme un bel homme mais de peu de caractère face à cette femme puissante.

Tout est superbe dans ces BD, les décors, les paysages, les visages sont expressifs, et ce serpent qui représente les pensées les plus noires de Médée, est inquiétant à souhait et renforce le côté mystérieux du personnage.

Les super héros masculins de la mythologie grecque n’ont qu’à aller se rhabiller… Médée, ici, les surpasse en complexité, en détermination, en sauvagerie, en folie…

Et j’ai refermé le dernier tome, bougonne, tellement j’aurais aimé rester en la compagnie de cette femme plus longtemps, tellement cette tragédie m’avait tourneboulée.