L’histoire de toute une vie dans le Kaboul des années 70. Bouleversant !
╰☆ Résumé ☆╮
Kaboul, dans les années 70. Bien que frères de lait et élevés au sein de la même propriété, Amir et Hassan ont grandi dans des mondes différents : le premier est le fils d’un riche commerçant, membre de l’élite pachtoune du pays, le second est fils de leur serviteur, issu de la minorité ethnique des Hazaras, méprisée de tous. Inséparables, liés par une même passion pour les cerfs-volants, les deux enfants se vouent une amitié indéfectible. Mais l’été de ses treize ans, alors qu’il désespère de gagner l’affection d’un père qu’il vénère et redoute à la fois, Amir commet la pire des trahisons : lors du combat de cerfs-volants organisé comme chaque hiver dans leur quartier, Amir abandonne Hassan à un sort tragique. Lorsque les Soviétiques envahissent le pays et qu’il fuit en Californie avec son père, Amir pense qu’une nouvelle vie s’ouvre à lui. Mais le souvenir d’Hassan le poursuit partout. Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. Il existe un moyen de te racheter, lui annonce la voix au bout du fil. Mais ce moyen passe par une plongée au cœur de l’Afghanistan des talibans… et de son propre passé.
✿ Mon avis ✿
Après Mille soleils splendides qui reste un de mes coups de coeur les plus marquants, je retrouve la plume de Khaled Hosseini avec son premier roman sorti en 2006 (en VF, 2005 pour la VO). Les cerfs-volants de Kaboul est une histoire terrible, poignante, bouleversante. L’histoire de deux jeunes garçons, Amir, un fils de riche pachtoune et Hassan, l’enfant de leur serviteur, un Hazara. Leur destin sont liés depuis leur naissance puisqu’ils ont été élevé au même sein. Ils passent tout leur temps ensemble dans les rues de Kaboul, s’amusant à faire voler des cerfs-volants lorsque les courses ont lieues. Hassan voue un culte à son ami Amir qu’il met constamment sur un piédestal. Jamais il ne pourrait lui faire de mal ou le trahir. Par contre, ce n’est pas le cas d’Amir qui, lorsque ce fameux incident se produit en 1975, décide de ne pas agir. D’être un simple témoin caché. A partir de ce moment-là, leur vie à tous les deux va complètement changer.
Tout comme dans le précédent roman que j’avais lu de l’auteur, sa plume est enchanteresse. Si juste, si directe et en même temps fragile. On a presque l’impression qu’il raconte sa propre histoire à travers les yeux d’Amir tant les émotions du personnage sont fortes. Les péripéties nous donne la boule au ventre et on souffre du mal qui leur arrive, aussi bien physique que moral. Ce qui m’impressionne également dans ce récit, c’est la durée sur laquelle s’étend l’histoire. On a la chance de voir les protagonistes grandir et vieillir, de les voir murir et d’être témoin de tous les événements marquants de leur vie. En 400 pages à peine, c’est plus de 30 ans d’histoire que nous avons le plaisir de découvrir. Et on n’a pas l’impression de devoir subir des raccourcis, ni des longueurs. Monsieur Hosseini (car oui, ce type d’auteur ne peut être appelé autrement qu’avec le plus grand respect) nous dévoile sans tabou des faits honteux et disgracieux sans avoir peur de choquer. Il s’agit simplement de la vie de ses personnages, comment pourrait-il en être autrement ?
Mis à part la beauté de l’histoire en elle-même (bien qu’elle soit parfois si dure à lire), de cette relation particulière entre deux garçons qui ne sont pas du même rang, j’ai également été impressionnée par l’immersion historique que ce roman nous permet de vivre. Nous sommes à Kaboul dans les années 70, puis dans le Kaboul des Talibans, ce monde où on a peur d’être trahi par n’importe qui, où on redoute les longues barbes noires à chaque coin de rue… Et ce n’est pas tout, l’auteur nous embarque aussi aux Etats-Unis où une communauté d’immigrés afghans se forme et se soutient coûte que coûte. C’est une culture totalement différente de la mienne et cela m’a permis un dépaysement remarquable. Aussi bien dans le temps que dans l’espace, nous voyageons avec Khaled Hosseini.
Le personnage d’Amir, central dans cette histoire, se développe et tel un oignon (oui, vous pensez tous à Shrek, là), nous découvrons couche après couche sa personnalité, ses pensées, son caractère qui évolue d’année en année. On le découvre enfant et on l’adore lorsqu’il est adulte. Plus qu’un beau tracé de vie, ce livre est aussi rempli de surprises et de rebondissements qui sont presque impossible à deviner. On traverse une vie et on se laisse séduire par les chemins que l’auteur a décidé d’emprunter pour nous conter cette histoire.
C’est brute et beau. Filant, tel ces cerfs-volants. On tourne la dernière page le coeur rempli de scènes et de paysages uniques. Une lourdeur nous reste sur le coeur. Mais aussi un sourire sur les lèvres. Car on est heureux d’avoir survécu à ces moments difficiles aux côtés de ce jeune garçon devenu homme. Une excellente lecture qui ne s’oubliera pas de sitôt !
CHRONIQUE #621 – Février 2021
- Titre: Les cerfs-volants de Kaboul
- Auteur : Khaled Hosseini
- Editeur : 10/18
- Parution : 2006
- Nombre de pages : 416 pages
- Genre : Littérature