Ceux qui ne peuvent pas mourir, tome 1 : La bête du Porte-vent

Par Wonderbooks

  Écrit par Karine Martins - Publié chez Gallimard Jeunesse (2019)  - 311 pages - 17 €

Rien qu'avec  sa couverture et son résumé, je savais que ce roman avait tout pour me plaire. Une enquête paranormale qui se déroule en Bretagne dans un petit village paumé au XIXe siècle, c'est vraiment le Saint-Graal des scénarios pour moi. En plus, le roman a d'abord été publié sur Wattpad où il a rencontré un grand succès. Je comprends totalement pourquoi : La bête du Porte-Vent est un roman de grande qualité qui m'a totalement séduite.
France, 1887. Gabriel Votz travaille pour une puissante confrérie occulte qui traque les humains maudits et transformés en créatures diaboliques. Il est en mission en Bretagne, dans un village
frappé par de nombreux meurtres particulièrement atroces, accompagné par Rose, une adolescente têtue et encombrante qui en sait beaucoup trop
.
En soi, l'intrigue n'est pas d'une grande originalité et reprend les codes des enquêtes paranormales : les créatures de l'ombre, le duo d'enquêteurs, les interrogatoires… Mais, l'univers est très bien construit et solide. Comme le laisse présager la couverture, le roman est très sombre (idéal pour une soirée d'Halloween, prenez des notes) avec une atmosphère à mi-chemin entre un vieux film en noir et blanc et l'excellent film Sleepy Hollow de Tim Burton (ah oui, vous comprenez mieux pourquoi je l'ai aimé ce roman). L'autrice est parvenue à développer un folklore personnel et riche qui s'inspire des légendes européennes et auquel j'ai immédiatement adhéré.  Elle parvient à rendre ces monstres imaginaires parfaitement tangibles ce qui rend le récit encore plus glaçant. L'histoire est menée par un duo d'enquêteurs auquel je me suis immédiatement attaché. Le personnage de Gabriel Voltz a typiquement le type de psychologie auquel j'accroche : c'est un homme complexe, un peu taciturne qui essaie de ne pas s'attacher aux gens de peur de les perdre. J'espère qu'il se dévoilera davantage dans la suite. En tout cas, sa relation avec Rose est vraiment touchante et rythmée par des dialogues plus croustillants les uns que les autres. J'ai adoré cette adolescente pétillante qui n'a pas la langue dans sa poche mais qui reste attachante. En parallèle, l'autrice introduit une galerie de personnages secondaires très intéressants et aussi nuancés que nos héros. Pour finir, l'enquête est absolument palpitante, pleine de rebondissements. Le rythme est effréné, mais l'intrigue reste très bien construite en superposant des moments d'enquête et des moments plus calmes où en apprend davantage sur nos personnages et où l'histoire prend un peu plus sur temps. Le roman est très bien écrit : la plume est fluide et les descriptions des landes brumeuses  du Finistère mettent encore plus dans l'ambiance. En effet, même si ce n'est pas un roman d'horreur à proprement parler, ce premier volume nous plonge dans un univers très noir et on ne peut pas s'empêcher de trembler pour les personnages. En conclusion, ce premier roman est une véritable réussite et possède tous les ingrédients d'une excellente lecture : un univers sombre et haletant, une enquête paranormale bien construite et riche en révélations menée par des personnages variés et complexes. À aucun moment, je me suis ennuyée durant ma lecture et j'en ressors avec une seule envie : que la suite soit déjà entre mes mains.
Un conseil : si vous aimez les enquêtes paranormales dans un cadre victorien, lisez-le ♥ 
Ma note : ★★★★☆
Si vous avez aimé :

 

"- Courir après les démons en espérant ne pas être rattrapé par les siens est une illusion, mon petit."