Éditions Glénat, 2020 (160 pages)
Ma note : 15/20
Voici un roman graphique que l’on m’a offert pour Noël, et j’en suis ravie puisque sans cela je ne l’aurais sans doute pas lu. Non pas parce que le sujet ne m’intéresse pas. Plutôt parce que je lis assez peu d’ouvrages qui font beaucoup parler d’eux à leur sortie. J’ai même tendance à me méfier et à les fuir. J’aurais ici eu tort de ne pas ouvrir cette bande-dessinée qui met en lumière la question du genre, le droit d’aimer qui l’on veut, la liberté de vivre sa sexualité comme on le souhaite, et ce que l’on naisse homme ou femme. Des sujets forts donc.
Cap sur la Renaissance italienne. Bianca est une jeune fille de bonne famille, pour qui l’avenir semble tout tracé. Ses parents ont choisi pour elle : elle épousera Giovanni, un riche et jeune marchand. Face à ce mariage arrangé, notre héroïne déplore ne rien connaître de son futur époux avant de convoler en justes noces, d’autant qu’elle ignore tout de ce qui l’attend.
Heureusement, sa tante et marraine a tout prévu. Un secret bien caché va lui être révélé : les femmes de sa famille, c’est une tradition, se transmettent tour à tour une « peau d’homme » ! En la portant, Bianca devient Lorenzo, un jeune homme à la beauté parfaite qui risque de faire battre bien des cœurs. Pour la jeune fille, l’occasion est trop belle. Il lui vient l’idée d’espionner son futur mari dans le but d’en apprendre davantage sur lui. Grâce à son nouveau costume, Bianca s’affranchit des règles imposées aux femmes. Elle découvre aussi l’amour, la sexualité, et se surprend à apprécier se retrouver dans un corps masculin.
Ce roman graphique sort des sentiers battus. C’est sans doute ce qui a contribué à tant faire parler de lui, même si les thématiques abordées sont au premier plan. Je dois dire que si j’étais au début plutôt sceptique, il aura réussi à m’intriguer, à fortement m’intéresser. Il est ici question d’une véritable quête de l’amour.
Bianca est une héroïne courageuse, même si elle se trouve en proie à de multiples questionnements. Comment faire pour se faire aimer de Giovanni alors même qu’elle l’attire davantage sous les traits de Lorenzo ? Cette peau n’est en effet au départ qu’un habillement, et ne peut donc exister éternellement. Bianca va peu à peu se construire, s’affirmer davantage, suivre ses propres choix. J’ai beaucoup aimé suivre son parcours, et c’est sans doute ce qui fait pourquoi j’ai aimé ce roman graphique. J’étais curieuse et impatiente de découvrir comment allait évoluer Bianca, sa relation avec Giovanni, son rapport avec cette peau qu’elle s’approprie de plus en plus.
Cette lecture aurait pu être un coup de cœur sans les illustrations de Zanzim. Je n’ai malheureusement pas accroché du tout au style des dessins (notamment au niveau du tracé des visages), même si j’ai apprécié le choix des couleurs. Il en faut bien sûr pour tous les goûts, alors ce n’est que partie remise. Si je recroise un jour les illustrations de Zanzim, cela ne m’empêchera pas d’y jeter un coup d’œil.
En bref, j’ai surtout aimé les messages délivrés par ce roman graphique qui ne ressemble à aucun autre. Une ode à la quête de soi, et au droit de vivre pleinement sa sexualité.